Dans la nuit du 15 au 16 novembre, des membres du syndicat des Jeunes agriculteurs de l'Eure ont recouvert de branches des radars pour dénoncer les normes environnementales jugées inadaptées. Une action qui s’inscrit dans un mouvement national de protestation.
Des radars recouverts de branches pour dénoncer les normes environnementales. Dans la soirée du vendredi 15 octobre, environ 80 agriculteurs ont participé à cette action nocturne dans l’Eure. En tout, une quarantaine de radars sur les axes autour de Bernay, Évreux, Verneuil-sur-Avre et Pont-Audemer sont concernés.
Intitulé "JA27 met l’État au vert", cette action qui cible les radars routiers sans dégradation dans le département de l’Eure vise à "dénoncer les contraintes environnementales toujours plus drastiques qui ont un coût énorme pour les exploitations françaises et sont un frein à la liberté d’entreprendre", explique le syndicat.
Cette mobilisation intervient deux jours avant le début d'un mouvement national des principaux syndicats des agriculteurs.
"La France veut faire plus vert que vert"
Les Jeunes agriculteurs reprochent à l’État de "tuer l’agriculture française" en multipliant les normes environnementales sans apporter de solutions viables pour la production. "Ils veulent mettre nos exploitations au vert de façon aberrante", dénonce Romain Loiseau, président de JA27.
"Les réglementations environnementales vont trop loin et pénalisent nos moyens de production avec un impact financier sur les fermes. Par exemple, pour l'élevage bovin, ils veulent modifier le système de développement. On nous demande d'aménager des grandes prairies et des haies, mais aujourd'hui, c'est presque impossible. On nous demande de supprimer des produits chimiques sans raison scientifiques. La France veut faire plus vert que vert."
[MOBILISATION SYNDICALE] 📢@JA27Eure met l'Etat au vert ! 🌳🌿
— JA 27 (@JA27Eure) November 15, 2024
Les #contraintes environnementales toujours plus drastiques ont un coût énorme pour les exploitations françaises et sont un frein à la liberté d’entreprendre. pic.twitter.com/tLsR4LkVQF
D’autres actions prévues
Cette action s’inscrit dans un climat de tension grandissant, à deux jours du lancement d’un mouvement national des syndicats agricoles.
Après avoir retourné les panneaux d'entrées d'agglomérations l'année dernière, le syndicat des Jeunes Agriculteurs prévoit cette fois-ci, dans la nuit du dimanche 17 au lundi 18 novembre, de les bâcher. "C'est pour dire que s'il n'y a plus de paysans, il n'y a plus de pays", explique Romain Loiseau.
Une manière de protester contre la signature prochaine d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et des pays d’Amérique du Sud (Mercosur), perçu comme une menace pour les agriculteurs français. "Ils vont importer 90.000 tonnes de viande bovine et 180.000 tonnes de volaille en Europe. Et les conditions d'élevage et de production dans ces pays ne sont pas du tout comme chez nous, c'est incohérent avec ce qu'on nous demande !", s'insurge le président de JA27.
Des mesures qui inquiètent de plus en plus les jeunes agriculteurs.