L'entrée en vigueur le 21 octobre de la loi Rist, prévoit le plafonnement de la rémunération des médecins intérimaires. Cette disposition risque d'avoir des effets pervers sur des établissements de taille moyenne comme l'hôpital du Bailleul. Plusieurs services pourraient fermer, faute de praticiens.
Élus locaux et syndicats hospitaliers tirent la sonnette d'alarme depuis l'annonce de la mise en place de la loi Rist (du nom de la députée LREM du Loiret, Stéphanie Rist).
Parmi les dispositifs de cette loi, une mesure en particulier inquiète le personnel de santé, celle de l'article 33 : le plafonnement des rémunération des médecins interimaires. Le tarif global de ces interventions devrait baisser de 25 à 30 % dans les établissements publics mais rester les mêmes dans le secteur privé.
Ici, au Pôle santé Sarthe Loir, certains services ne fonctionnent qu'avec le concours de ces médecins, qui pourraient décider de renoncer à leurs vacations. La CGT du PSSL affirme d'ailleurs que " 19 anésthésistes sur 20 ont d'ores et déjà annoncé qu'ils ne viendraient plus."
Derrière, ce sont plusieurs services qui pourraient ainsi fermer : maternité, bloc opératoire ou encore les urgences...
Au delà des soignants, c'est l'ensemble du territoire qui est touché. Les élus locaux, de tous bords, montent au front pour réclamer des aménagements de la loi.
Soit on est tous à la même enseigne entre le public et le privé, soit on revoit au cas par cas car la situation du Pôle santé Sarthe Loir n'est certainement pas la même que celle d'un hôpital dans la Marne.(...) On ne peut pas jouer avec la santé des gens.
Deux députés de la Sarthe, la Socialiste Sylvie Tolmont et l'ex-Républicain Jean-Carles Grelier ont interpellé le Premier ministre et le ministre de la Santé sur les effets pervers de cette loi. Olivier Véran pourrait "assouplir les conditions de mise en œuvre de la loi, voire en différer l'exécution", selon le député de la 5ème circonscription.
On a des professionnels motivés, on a des plateaux techniques quasi-neufs, on a un hôpital ici qui n'est pas vieux. Et surtout, on a un besoin de la population. (...) Si, ici, on n'a plus d'hôpital, c'est Angers ou Le Mans les plus proches : c'est à plus de 45 minutes de trajet, ce n'est pas acceptable !
Les élus locaux, et notamment tous les maires de la communauté de communes, appellent à une manifestation le jeudi 21 octobre prochain à midi.