L'association des maires et adjoints de la Sarthe, a réuni son comité directeur suite aux annonces du ministre de l'éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. En ligne de mire, le dispositif 2S-2C qui délègue aux communes une partie du travail des enseignants.
Le dispositif 2S-2C a pour objectif de proposer aux élèves qui ne sont pas accueillis en classe des activités autour du sport, de la santé, de la culture ou du civisme, le tout afin de mieux leur faire comprendre et respecter les contraintes de distanciation physique à l'école. Voilà pour l'intitulé ministériel.
Côté pratique, il est demandé aux maires des communes de mettre ce dispositif en place, et c'est là que le bât blesse.
Réouverture des #écoles : les #maires refusent d'endosser des responsabilités qui ne sont pas les leurs, et apprécient peu les propos de @SibethNdiaye sur les maires qui "surinterprètent" le protocole. A lire dans @Maireinfo2 ➡️ https://t.co/PLNc0IlS1D
— Maire info (@Maireinfo2) June 10, 2020
En gros, il est demandé aux municipalités de prendre en charge les élèves, par exemple, comme c'est souvent le cas pour les enfants de personnel non-prioritaires, les deux jours où les élèves ne sont pas en classe.
Il n’appartient pas aux communes et aux intercommunalités de se substituer durablement à l’Éducation nationale pour la prise en charge d’une partie du temps scolaire, qui ne relève pas de leur compétence. - Marc Joulaud, président des maires et adjoints de la Sarthe
Dans un communiqué, l'association sarthoise estime que le plan 2S-2C devrait être exceptionnel, eu égard aux circonstances sanitaires, et sur la base du volontariat des communes.
Car les élus, locaux comme nationaux, redoutent que ce dispositif perdure à la rentrée 2020. "La mise en œuvre de ce dispositif se heurte, en effet, à l’insuffisance et à la disparité des moyens humains, techniques, géographiques et financiers dont disposent les collectivités, à l’image de la réforme des rythmes scolaires de 2013, et requiert une aide financière plus conséquente", précise le président de l'instance sarthoise, Marc Joulaud.
Malgré ces réticences, les activités de santé, sport, civisme et de culture devraient avoir lieu là où les municipalités le peuvent, au moins jusqu'à la fin de l'année scolaire, en juillet prochain.
Mais les élus promettent que "ce transfert de compétences" de l'État vers les communes sera temporaire. "En République, souligne l’Association des maires de France, l’éducation doit rester nationale."