Mardi, le procès Fillon en appel s'est poursuivi avec l'audition de Marc Joulaud, l'ancien suppléant de François Fillon.
Pour l'ancien suppléant de François Fillon, Penelope Fillon était "la meilleure collaboratrice" possible. C'est ainsi que c'est défendu Marc Joulaud mardi au procès en appel à Paris de l'ancien Premier ministre concernant l'embauche de Penelope Fillon lorsqu'il est devenu à son tour député, en 2002.
"Ne connaissant pas la circonscription et n'étant pas connu des habitants, la meilleure collaboratrice c'était Penelope Fillon, qui arpentait la circonscription depuis 20 ans", a assuré Marc Joulaud, tout en reconnaissant qu'il n'était au départ "pas demandeur" de cette embauche, suggérée par François Fillon.
Marc Joulaud est un collaborateur de longue date de François Fillon. Il est propulsé député à 34 ans, lorsque son mentor entre au gouvernement. Il signe alors un contrat avec Penelope Fillon, dont la rémunération est portée à 5 300 euros nets, soit davantage que ce qu'elle touchait avec son mari.
Pendant deux heures, Marc Joulaud a repris la ligne de défense de l'ex-Premier ministre concernant la période 2002-2007, face à un président de la cour François Reygrobellet parfois agacé, l'invitant à s'éloigner de "la redite du point de vue" de ses coprévenus.
Celui qui a perdu la mairie de Sablé-sur-Sarthe en 2020 et est aujourd'hui, à 54 ans, "demandeur d'emploi", a cherché à convaincre de la réalité du travail de sa "collaboratrice principale", face à la cour qui a souligné le faible nombre de "pièces du dossier qui se rapportent à la période durant laquelle vous avez eu comme salariée Mme Fillon."
Le jugement de première instance observe qu'il a cité "peu de noms" d'élus que Penelope Fillon lui aurait fait rencontrer ? Il égrène cette fois une vingtaine de noms de responsables locaux.
Sa collaboratrice traitait essentiellement le courrier adressé à son mari ? "Dans l'esprit des habitants, le député c'est François Fillon", justifie-t-il. "En traitant le courrier adressé au député, elle travaillait pour la circonscription".
"Une rémunération qui correspondait à l'expertise" de Penelope Fillon
Sans notes, d'une voix où perce parfois la nervosité derrière son masque mal ajusté, il explique ne pas s'être ému de la rémunération de Penelope Fillon, qui absorbait
l'essentiel de son crédit destiné aux collaborateurs: "considérant ses 20 ans d'expérience, son ancienneté, ses diplômes, c'était une rémunération qui correspondait à l'expertise qu'elle était capable d'apporter".
La cour d'appel a ensuite entendu deux témoins cités par la défense: le député LR du Val-de-Marne Gilles Carrez et l'ancienne membre du Conseil constitutionnel Noëlle Lenoir.
L'audience reprend ce mercredi 24 novembre.
François Fillon, son épouse et Marc Joulaud sont rejugés jusqu'au 30 novembre pour des soupçons d'emplois "fictifs ou surévalués" de Penelope Fillon comme assistante parlementaire entre 1998 et 2013, rémunérés au total 612 000 euros nets.
En juin 2020, l'ancien locataire de Matignon a été condamné à cinq ans d'emprisonnement dont deux ferme et 375.000 euros d'amende. Penelope Fillon s'est vu infliger trois ans de prison avec sursis et 375 000 euros d'amende, son ex-suppléant, trois ans avec sursis et 20 000 euros d'amende avec sursis.