L'abandon du projet d'implantation de quatre éoliennes sur les communes de Cormes et Cherré-Au, au nord-est de la Sarthe est acté depuis avril 2021. Mais le préfet vient d'autoriser par arrêté, en date du 6 août, l'installation du parc éolien. La polémique est ravivée.
C'est le énième épisode d'une affaire qui fait grand bruit dans le nord-est de la Sarthe, non loin de la Roche-Bernard. Quatre éoliennes hautes de 150 mètres devraient être implantées sur les communes de Cormes et Cherré-Au.
En avril dernier, les élus de la communauté de communes de l'Huisne Sarthoise avaient pourtant émis un avis défavorable au projet d'implantation de ce parc éolien.
"Si on se réfère au schéma établi par le conseil départemental, il ne prévoyait pas d’implantation d’éoliennes sur notre territoire, parce que tout simplement le vent n’est pas suffisant", explique Didier Reveau, président de la communauté de communes de l'Huisne Sarthoise.
"C’est un projet porté par un investisseur qui y a un intérêt particulier. Mais cet intérêt ne rencontre pas forcément l’intérêt général."
"Le préfet a pris un arrêté sans considération des avis donnés par les collectivités", ajoute l'élu.
L'annonce est tombée comme un coup de massue pour ce couple, qui vient tout juste d'investir dans une maison, située à moins de 600 m des futures éoliennes.
"Pour nous ce n’est pas possible. Le bien-être de la campagne, on ne l’a plus aujourd’hui", réagit Céline, qui dénonce les impacts sonore et visuel et la perte de valeur de leur bien immobilier.
De leur jardin, ils observent avec dépit les premiers travaux débuté ce 29 septembre, et autorisés le 6 aout dernier par arrêté préfectoral.
"Au cours de l’instruction du dossier, nous avons enregistré une série d’avis favorables de la part de six communes contre quatre défavorables", explique Patrick Dallennes, préfet de la Sarthe.
"L’Etat s’est fixé des objectifs ambitieux de réduction des énergies fossiles, et cela passe par des énergies renouvelables", rappelle le préfet.
Alors qu'il s'était opposé au projet, Jannick Nieil, le maire de Cherré-Au, se sent trahi, oublié par l'institution.
"Aujourd’hui, c’est quatre éoliennes et peut-être demain un parc éolien beaucoup plus important. Est-ce que ce projet a vraiment du sens ?", s'inquiète-il.
Seule solution donc pour ce maire d'une commune rurale, le dépôt d'un recours contre cet arrêté préfectoral.