Les grandes marées associées à de forts coups de vent ces derniers jours ont largement entamé le cordon dunaire qui les sépare de la plage. À la Tranche-sur-Mer, les riverains alertent l'État pour que des travaux soient engagés.
Neuf jours après la dernière grande marée, dont le coefficient est monté jusqu'à 110, et qui a causé des dégâts sur le littoral du Sud Vendée, et avant les coups de vent attendus en fin de semaine, les riverains de la plage de la Grière à la Tranche-sur-Mer sont de plus en plus inquiets.
La dune a reculé de plusieurs mètres et c'est la désolation. Alors qu'à Saint-Vincent-sur-Jard, des travaux dits d'urgence ont été effectués pour remodeler la dune abîmée avec l'apport de gros galets et de sable, ici, rien.
Catherine et Jean-Marie Frimaudeau habitent juste au-dessus de la plage... le couple se désespère en voyant le cordon dunaire se creuser chaque jour un peu plus. Ces habitants ont écrit à la préfecture et au syndicat mixte du Lay. Ils attendent une réaction, des réponses.
"N'oublions pas que dans trois semaines, c'est la marée du siècle, une marée d'équinoxe à 117, avance Jean-Marie, donc on a de quoi être inquiets. On craint pour le quartier, pour les 100 maisons qui sont derrière, dans la cuvette. Si la dune disparaît, si nous, on disparaît, le quartier sera impacté sérieusement, car il est situé plus bas."
Un scénario que redoutent les habitants de ce littoral.
"Bien sûr ça nous fait penser à Xynthia avec la mer qui est venue et a emporté des victimes...on en est pas là, mais il ne faudrait pas que cela se reproduise et quand on voit à la vitesse à laquelle part le sable à la première grande marée, on peut avoir peur", renchérit Catherine.
"Si l'eau s'engouffre là-bas, c'est foutu"
Georges et sa famille habitent ici depuis les années 50. Ils ont même financé en grande partie, avec leurs voisins, un grand épi rocheux à la verticale de la plage pour casser les vagues, devant leur dune. À l'époque, les services publics n'avaient pas de budget pour le faire.
Il connaît le territoire par cœur et tire la sonnette d’alarme.
"Là, dit-il en tendant le doigt vers la base de la dune, au loin, on s'aperçoit que tout le pied des poteaux est complètement dégarni" effectivement, à 80 mètres de son terrain, il ne reste plus que 2 mètres de dune... si l'eau est suffisamment furieuse pour s'engouffrer là-bas, c'est tout le reste du quartier qui est en contrebas qui est foutu"
Les résidents du quartier de la Grière, à proximité de la plage, se sont réunis en association. Depuis plusieurs années, ils alertent sur la situation.
Mais pour l'instant, même si le Préfet a donné les autorisations pour que commencent des travaux d'urgence sur le secteur, roches et sacs de sables pour protéger les pieux.
Des études devraient être lancées pour protéger et renforcer le cordon dunaire de manière pérenne, en concertation avec toutes les parties prenantes, mais reste à savoir quelle solution sera retenue et surtout quand. Du côté de la Préfecture, on évoque un délai de deux ans avant que des travaux conséquents soient lancés. Et on n'exclut pas d'envisager la délocalisation des activités (le camping) et des habitations.
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