L'abattoir de Chantonnay en Vendée ferme, mais les salariés devraient être reclassés dans de bonnes conditions. Pour les éleveurs, la décision du tribunal de commerce de Rennes et la reprise par le leader français de la volaille LDC impliquent un changement de stratégie.
La décision est tombée ce vendredi pour le revendeur de volailles Doux. Le leader du marché français de volailles LDC reprend le groupe vendéen. L'abattoir de Chantonnay en Vendée, lui, ferme.
Ses 145 salariés en CDI vont se voir proposer une offre de reclassement à moins de 25 kilomètres de chez eux dans d'autres filiales du repreneur. En Bretagne et dans les Pays de la Loire, 912 emplois (dont 811 sans conditions) sur les 1 165 emplois du groupe sont maintenus.
Pour les 64 aviculteurs de la région, c'est un soulagement. Ils sont sereins au moins pour cette saison, mais s'interrogent sur leur situation d'ici l'hiver. Ils privilégiaient néanmoins la proposition de la société Chesterfield qui ne nécessitait pas d'adaptation des infrastructures.
Doux à Chantonnay, en Vendée, était spécialisé dans le poulet congelé halal. Il partait dans sa quasi totalité à l'export pour le Moyen Orient. LDC a une stratégie complètement différente, celle du marché français.
déclare à notre micro Jean-Paul Benaiteau, l'un des agriculteurs vendéens. Il rappelle que 45% de la volaille consommée en France est importée. Doux produisait 12% de la production mondiale de volailles.Il va falloir rapporter nos productions de volailles importantes sur un marché français qui est déjà plein, partager les places avec nos collègues éleveurs qui sont déjà dans les organismes comme LDC et Terenna. Cela passe entre autre par l'allongement des vides sanitaires entre nos bandes de volailles, et ce qui conduit pour nous à une perte d'argent.
Un autre espère un geste de la classe politique, mobilisée en ce moment autour du projet de loi Travert sur l'agriculture : "les politiciens doivent remettre du poulet [français] dans l'assiette de nos enfants et de nos cantines". Thierry Lumineau travaillait pour Doux depuis 30 ans. Sa production représente plus d'un million de poulets par an. Il suggère par exemple des partenariats conclus avec les collectivités territoriales pour ne pas importer une volaille étrangère moins coûteuse.