À Brétignolles-sur-Mer en Vendée, la zad, qui regroupe les plus farouches opposants au projet de construction du port de plaisance, a été subitement évacuée par les forces de l'ordre mercredi en fin d'après-midi.
La journée aurait commencé par une altercation entre les zadistes qui occupent illégalement des terrains sur lesquels le port de plaisance devrait être creusé sur la commune de Brétignolles-sur-Mer et un couple venu jusqu'à eux en automobile.
En plein confinement en raison de la crise du covid-19, personne n'a su expliquer la présence des ces deux personnes. Les zadistes affirment qu'un chiot aurait été écrasé par la voiture, immobilisée entre les chicanes, le ton serait monté, au point que les zadistes s'en sont pris au véhicule. Selon nos informations les pneus ont été crevés.
Les gendarmes sont intervenus, pour une vérification d'identité. Mais ils ont été pris à partie par la vingtaine de personnes présente sur la zone à défendre.
Hélicoptère et nombreux gendarmes
Selon une habitante, opposée au projet, "les gendarmes sont intervenus vers 19 heures avec un hélicoptère, de ma maison à 600 mètres de là, je voyais des flammes qui s'élevaient, les cabanes ont été incendiées par les services municipaux."Le peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) est intervenu en accord avec le parquet, interpellant l'ensemble des zadistes. Ils ont été transférés vers les gendarmeries des environs pour vérification d'identité.
"Est-ce qu'ils sont intervenus voyant le petit nombre des occupants, une vingtaine", la question posée par cette habitante est postée partout sur les réseaux sociaux. La "zadosphère" en est persuadée, les forces de l'ordre ont profité de la période de confinement pour intervenir !
Démolition "bénévole" de la zad
Aussitôt évacués, des habitants de la commune, avec les services techniques, sont arrivés pour démolir les constructions édifiées par les zadistes. Incendiant les cabanes. Ils ont poursuivi ce jeudi pour nettoyer le terrain qui appartient à la commune.Martine Luce, opposante au projet de port depuis toujours : "aussitôt les forces de l'ordre parties, des habitants sont intervenus en nombre, 70 personnes environ, au mépris des règles de distanciation sociale, alors que tout rassemblement est interdit, ils ont sorti à mains nues les affaires des zadistes et les ont brûlées. J'ai envoyé un mail au préfet pour savoir si ces personnes avaient une dérogation pour se rassembler et faire du feu..."
Les zadistes constatent les dégâts :"Les services techniques aidés par des "bénévoles" (comprendre des Bretignollai.se.s, ndlr) ont brûlé les cabanes des habitant.e.s" (comprendre des zadistes), laissant certainement nos affaires personnelles à l'intérieur. Ravageant tout ce qui était sur place, même les camions aménagés. Les copains les ont récupérés vandalisés à coup de pied de biche et les moteurs percés. Elizadeth, notre truie sauvée d'un élevage va sûrement être euthanasiée, comme les 20 poules et le canard qui vivaient avec nous."
Évacuation en vue de la saison
Le maire a précisé à nos confrères de Ouest-France qu'il ne fallait pas faire d'amalgame. Qu'il n'y a aucun rapport entre cette opération d'évacuation des zadistes et le projet de port de plaisance, que cette évacuation n'avait pour but que de permettre à la commune de préparer la saison estivale dans de bonnes conditions.Le préfet, quant à lui, avait déjà précisé, que la reprise du projet de port de plaisance serait conditionnée à l'épuisement des recours en justice.
