La collecte des sacs jaunes est maintenue en Vendée, mais comme les déchetteries sont fermées, certains habitants en profitent pour se délester de déchets qui ne sont pas recyclables. Au mépris des salariés qui sont chargés de trier les emballages, pour qu’ils soient recyclés.
Contrairement à certaines villes et agglomérations comme Nantes, où les habitants sont contraints de stocker leurs déchets recyclables, jusqu’à ce que les collectes reprennent, la Vendée, elle, continue de collecter les sacs et de vider les bacs jaunes sauf sur quelques rares zones rurales dans le Sud-Vendée.
Les habitants n'ont guère d'excuses pour relâcher leurs efforts de tri...et pourtant !
"Depuis le début du confinement, explique Marie-Thérèse Terrée, responsable communication et prévention chez Trivalis, on constate des choses totalement aberrantes, des déchets qui n'ont rien à y faire se retrouvent sur les lignes de notre centre de tri de La Ferrière".
"C'est de l'irresponsabilité pure et simple"
Dans le désordre, et la liste n'est pas exhaustive : des sacs d'ordures ménagères, des grandes cagettes en bois et en plastique, du vieux linge "qui s'effiloche et peut bloquer les machines".Mais aussi des déchets végétaux et le pire de tout "des déchets électriques, comme un fer à repasser ou un sèche-cheveux, ...". Bref, tout ce qui doit logiquement être apporté en déchetterie ou rapporté au magasin.
Marie-Thérèse Terrée ne décolère pas "c'est irresponsable et surtout dangereux pour le personnel. La semaine dernière, l'un d'entre eux a été piqué par une seringue. Hier, l'alarme incendie a été déclenchée car un flacon de produit chimique s'est répandu en provoquant une épaisse fumée et une odeur incommodante".
Une vingtaine de personnes continue de travailler sur les lignes de tri. Et leurs plages de travail ont dû être allongées car le centre de La Ferrière, qui d'ordinaire trie 100 tonnes d'emballages par jour, doit en traiter 130 à 140 actuellement.
"Ce sont ces salariés qui subissent les conséquences de comportements paresseux, s'inquiète Marie-Thérèse Terrée, La posture de certains est de vouloir se débarrasser à tout prix des déchets. Comme les déchetteries sont fermées et que les colonnes de récupération des textiles ne sont plus vidées par le Relais, on se débarrasse de tout ce qui devrait normalement y être apporté".
Les gens répugnent à changer leurs habitudes et ne veulent rien céder à leur confort. Mais c'est oublier les humains qui sont derrière les filières de tri et de recyclage - Marie-Thérèse Terrée
Des comportements individuels qui vont pénaliser la collectivité !
Marie-Thérèse Terrée avertit, "les contribuables risquent de voir leur facture augmenter". Car ces déchets non recyclables pèsent lourd dans la poubelle jaune. Or, en Vendée, la collecte et le traitement sont facturés au poids des déchets. Le montant de la redevance répercutera donc ces erreurs de tri. "Si on prend l'exemple d'une famille de quatre personnes qui paye une redevance de 200 euros par an, elle pourra voir sa facture majorée de 10 ou 20 euros".
"Il faut à tout prix que les Vendéens se ressaisissent. Que les gens qui liront cet article en parlent à leurs voisins et qu'on retrouve une qualité de tri individuel pour le bien de tous" conclut notre interlocutrice.
►Tous les conseils pratiques sur le tri des déchets en Vendée sont sur le site internet de Vendée Triplus.
Des conseils pour faire le tri en période de confinement :
Pour limiter la dégradation de la filière du recyclage, Trivalis dispense quelques conseils et astuces à l'attention des vendéens, "pour vous aider à garder chez vous textile et déchets verts, tandis que les déchèteries sont fermées et les conteneurs à textile non accessibles. Déchets végétaux et vieilles chaussettes, de réelles ressources".Le textile, on le stocke ou on le recycle
Le Relais est l’association d’Emmaüs qui vide ses conteneurs blancs disséminés sur le département. Faute d’opérateurs de collecte, Le Relais stoppe le vidage des conteneurs le temps du confinement.
Vous avez décidé de mettre à profit le confinement pour faire du tri dans les placards ? Bonne idée. Mais Le Relais appelle les citoyens à conserver leurs sacs fermés chez eux en attendant la reprise de son activité de collecte des textiles.
En attendant le retour à une situation normale, de vieux torchons peuvent devenir des chiffons, des manches, des chaussettes et des collants abîmés, une éponge écologique appelée aussi tawashi, une technique qui nous vient du Japon, technique de recyclage à découvrir.
Déchets verts : broyat et paillage gratuit
Le composteur est la première option de valorisation pour une partie des tontes de pelouse et des branchages quand la déchèterie est fermée. Mais aussi, quand elle est ouverte ! Mélangés aux déchets de cuisine, le produit sera de qualité en sortie : du bon terreau. Le reste de la pelouse peut être étalée au pied des plantes et arbustes en couche de quelques centimètres.
Si vous avez un broyeur de végétaux, vous pouvez broyer des branches jusqu’à 4,5 à 5 cm de diamètre. Le broyat fera le bonheur du jardin, au pied des végétaux. Le paillage ainsi réalisé maintient la fraicheur au pied des plantes.
Pas de broyeur à la maison, mais un sécateur. C’est plus exigeant en temps mais le résultat est le même, en hachant menu tout ce que vous coupez. Et si vous n’avez pas de sécateur, vous étalez feuilles et branchages sur la pelouse et passez la tondeuse plusieurs fois. Vous obtiendrez du broyat.
Noisetier et bambou à valoriser
Vous avez des branches taillées de noisetier. Vous pouvez en faire des mini bordures ou des plessis pour orner un carré potager. Les branches de sureau font l’affaire aussi. Les tailles de bambou, elles, deviennent des tuteurs pour les plantes ou les haricots à rame.
Ainsi au jardin, il n’y a rien à jeter.