Personnels épuisés, inquiétudes sur l’impact financier de la crise du Covid-19. Les directeurs d’Ehpad de Vendée alertent sur la situation des établissements pour personnes âgées.
Il y a vraiment urgence. On est en flux tendu toute l’année. Dès qu’il y a la moindre crise, on n’y arrive plus - Bruno Gaboriau, directeur de l'Ehpad des Essarts en Bocage
Bruno Gaboriau, directeur de l’Ehpad des Essarts en Bocage en Vendée et vice-président de la FNADEPA 85 (Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées) se désole de la situation.
"Dans les établissements pour personnes âgées, la charge de travail était déjà conséquente avant la crise. Elle a été décuplée depuis. Les personnels ont dû compenser, en interne et au quotidien, l’absence des familles, des bénévoles, des professionnels libéraux, des médecins… Cela a induit, pour les structures, une adaptation quasi quotidienne des organisations et de nombreuses heures de travail supplémentaires", précise un communiqué de la fédération.
Pour se préparer à faire face à l’épidémie de Covid-19, l'Ehpad des Essarts en Bocage a ainsi augmenté ses effectifs de 17% pour assurer la prise en charge des résidents. "Nous n’avons pas eu de cas de Covid mais on a vu que l’on avait un fonctionnement beaucoup plus adapté à la grande dépendance", explique le directeur.
Il rappelle d'ailleurs que le rapport Libault remis au ministre des Solidarités et de la Santé en mars 2019 préconise une hausse de 25% des effectifs d’encadrement dans les maisons de retraite.
Mais cette organisation a pesé sur les finances des Ehpad. "Chaque mois de Covid-19, on a eu entre 30 à 40 000 euros de dépenses de personnels en plus", des coûts qui ne peuvent pas être pérennisés faute de moyens financiers.
Revalorisation des salaires
Promise par le gouvernement et très attendue, la prime aux personnels des Ehpad devrait être versée en juin 2020. Mais cette prime ne résoudra pas les problèmes de fond.
"Les métiers du grand âge sont peu attractifs, beaucoup de salariés sont payés au Smic. Pour ma part je n’ai pas vu de candidatures spontanées depuis le mois de novembre", souligne Bruno Gaboriau, inquiet du manque d’attractivité du secteur.
La FNADEPA demande que la revalorisation salariale des personnels des Ehpad soit inscrite dans la loi "Grand âge et autonomie" prévue en 2020.