L'application de la loi Rist sur la rémunération des médecins intérimaires fragilise les hôpitaux de proximité

Hors des grandes agglomérations, les risques de fermeture provisoire de certains services hospitaliers comme la maternité et les urgences, sont réels à l'approche du 4 avril, jour de mise en application de la loi Rist, qui prévoit le plafonnement de la rémunération des médecins intérimaires. A Fontenay-le-Comte en Vendée, l'hôpital craint la fermeture de sa maternité.

Déjà confronté à des difficultés de recrutement, les hôpitaux s'inquiètent de la mise en application de la loi Rist, à compter du 3 avril prochain. Votée il y a deux ans, cette loi plafonne notamment la rémunération des médecins intérimaires à 1 390 euros pour 24 heures de travail.

"Des négociations sont en cours avec l’ARS et les directions des hôpitaux. On pourrait se retrouver avec des fermetures provisoires aux urgences et à la maternité", souligne Ludovic Hocbon, maire de Fontenay-le-Comte et président du conseil de surveillance de l'hôpital. Les centres hospitaliers de Challans et des Sables-d'Olonne sont également inquiets car près de 300 médecins intérimaires travaillent en Vendée. 

Dès le 7 mars, la direction de l'hôpital de Fontenay le Comte a communiqué sur les risques de fermeture provisoire de services, notamment la maternité où officient plusieurs médecins intérimaires.

"Il y aura un bras de fer dans les quinze jours, trois semaines qui arrivent. Nous avons dû prévoir et organiser les urgences et la maternité, dans le cas où on ne trouverait pas de solutions", précise Ludovic Hocbon, ce 13 mars. "Aujourd’hui, on est dans un système de santé complètement malsain. On gère une pénurie de médecins. La plupart des hôpitaux publics font appel à des médecins intérimaires, à des prix exorbitants", poursuit le maire de la sous-préfecture du sud-Vendée.

Un rapport qui fait polémique

Autre sujet d'inquiétude, le rapport d'un médecin de l'hôpital Necker à Paris, remis à l'académie de médecine le 28 février dernier. Ce rapport recommande la fin des accouchements dans les petites maternités et la fermeture de 111 maternités, au profit d'un renforcement des plus grosses structures. Les auteurs jugent "illusoire de soutenir une activité de moins de 1 000 accouchements par an".

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En Vendée, excepté le CHD de la Roche-sur-Yon, l'ensemble des centres hospitaliers, Fontenay-le-Comte, Challans, Les Sables d'Olonne et la clinique Saint-Charles de la Roche-sur-Yon réalisent moins de 1 000 accouchements par an, de quoi inquiéter un peu plus les élus du département.

"C’est une étude qui n’a ni queue ni tête, s'insurge le maire de Fontenay-le-Comte, qui rappelle qu'aucun plan n'a évoqué la fermeture de maternités en Vendée.  Aujourd’hui, aucune étude ne prouve que les femmes sont plus en danger ici, que dans une maternité de plus de 1 000 accouchements".

Interrogé le 13 mars, le nouveau directeur de l'ARS des Pays de la Loire, Jérôme Jumel, a souligné que "ce rapport n'est pas retenu comme une norme par le ministère de la Santé. Cette jauge ne sera pas retenue pour renouveler ou non les autorisations pour les maternités des Pays de la Loire"

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