Sur ce dernier rocher avant la haute mer, à 18 km des terres vendéennes, l'île d'Yeu impose son charme même quand les touristes sont partis. L'île a une magie particulière. Poser le pied et fouler cette sorte de bout du monde, c'est transcender les contingences du monde moderne.
Les vacances font passer la population de l'île d'Yeu de 5 000 à 35 000 habitants. L’affluence estivale n’est pas sans conséquences sur la vie des Islais, notamment pour ceux qui veulent y lancer des projets et s’installer durablement.
Sur l’île, on ne vit pas tout à fait comme ailleurs. Le quotidien est différent, moins simple que sur le continent. Mais, on s’en accommode !
L’image de l’île, ce sont évidemment ses plages, ses sentiers pédestres et cyclables, son principal point d'entrée, Port Joinville, ses commerces, bars et son activité principale : la pêche. Mais ce qui est palpable et visible assez rapidement lorsque le dernier ferry a quitté le port, c’est la proximité des Islais et un rapport à l’autre plus simple et en tout cas plus solidaire et convivial.
Il faut prendre le temps de s'immerger au cœur de cette communauté, des mordus de cette "petite île à l'œil clair", comme la surnomment ses admirateurs. Des Islais (on peut aussi dire Ogiens) tous animés par une furieuse envie de faire vivre ce petit bout d'île.
La passion du vent et de la vitesse
Faites un petit tour sur la plage de Ker Chalon au nord de l’île dans un beau paysage de dunes, de forêts de pins maritimes, de chênes verts et d’océan. Vous y verrez sûrement Patrice, moniteur de char à voile.
Sa passion s’enracine dans son histoire familiale et son amour pour l’île. Depuis son adolescence, il façonne des chars à voile en bois avec son frère, bravant les tempêtes pour tester ses créations. Après avoir tenté de devenir menuisier, il est vite revenu sur l'île et a suivi les conseils de ses amis : créer un club de char à voile.
Les vents et les vagues façonnent les passions des insulaires.
Patrice ChauviteauMoniteur de voile
Les cabanes, le refuge des pêcheurs d’hier et d’aujourd’hui
Patrice Chauviteau est un Islais pure souche. Sa famille y est installée depuis plusieurs générations. Son grand-père avait une cabane de pêcheurs à la Pointe des Corbeaux. On compte près de 25 paillotes sur l’île. Il y a un demi-siècle, il y avait une centaine de bateaux dans le port. Aujourd'hui, il ne reste que huit navires de pêche professionnelle.
Les cabanes se transmettent de génération en génération, on ne peut pas les vendre, ni les louer. On aime s’y retrouver avec ses amis ou sa famille et partager des sardines grillées ou des huîtres sauvages fraîchement ramassées.
Gérard, la vedette de Neptune FM, la radio de l’île
Elle est incontournable cette Citroën Ami 8 bleue de 1983 avec son flamant rose sur le toit tout autant que son conducteur Gérard Château, une figure de l’île. À 75 ans, cet Islais pure souche a aussi vécu sur le continent où il a appris son métier de pâtissier avant de revenir sur l'île d'Yeu pour reprendre la pâtisserie de son père.
Depuis sa retraite, il vend des confitures dans plusieurs commerces de l’île. Très investi dans la vie associative, il est surtout connu pour son rôle d’animateur bénévole de la radio de l’île : Neptune FM.
Là-bas, sur le continent, c’est trop le bazar !
Gérard ChâteauAnimateur de Neptune FM, la radio de l'île dYeu
Le fort abrite aujourd’hui tout un tas d’autres associations dont Neptune FM qui compte une douzaine d’animateurs bénévoles.
Au micro, le but de Gérard, c’est de faire "marrer" les gens, parler en patois, raconter des anecdotes de voyages, donner de bonnes nouvelles d’ici et des informations.
L'agriculture à l’île d'Yeu : un défi
Sur l’île, il n’y a pas que les plages, c’est aussi un territoire de terre d’est en ouest où l’agriculture tente de se faire une place. Au pied du grand phare, à l’ouest de l’île, on découvre des vignes, symbole d’une renaissance agricole.
Même s'il est difficile de s’installer dans un endroit où la plupart des maisons sont des résidences secondaires, où la vie est très chère, où les loyers et le prix des terres agricoles flambent, certains tentent l’aventure.
Les choses évoluent depuis une dizaine d’années : les surfaces agricoles atteignent aujourd'hui 10 % (contre 2 % en 2014) et on compte une douzaine d’exploitations (moins d’une dizaine dans les années 2000).
Parmi ceux qui ont relevé le défi, on trouve Lionelle Arnaud, éleveuse de volailles et créatrice d’une ferme pédagogique au cœur de l’île. Originaire de l'île d'Yeu, elle n’en est partie qu’à l’adolescence, de ses 14 à 20 ans, durant l’internat.
Très vite, elle est revenue vivre ici, y construire sa famille et travailler à plein temps, d’abord comme vendeuse dans un magasin de bricolage, jusqu’à se lancer comme éleveuse en 2019. Chez elle, on voit surtout des poulets en liberté. Elle élève 250 bêtes de leur naissance à 85 jours, dans un mode biologique.
Les défis de Lionelle reflètent les dures réalités de la vie paysanne sur l’île. La dispersion des terres et leurs coûts élevés constituent des obstacles, comme les frais de transport et la résistance de certains propriétaires fonciers.
Malgré cela, Lionelle reste animée par la beauté de son environnement de travail et par l’esprit de solidarité qui unit la communauté agricole de l’île.
Avant de reprendre le ferry, ouvrez la porte de la boutique de vente de produits locaux et artisanaux : "La fabrique île d'Yeu", vous repartirez, c'est sûr, avec l'un des objets présentés.
Pour bien préparer votre séjour, voici quelques informations et des conseils pratiques
L'île d'Yeu séduit par la beauté sauvage de ses paysages. Ses côtes découpées offrent des panoramas à couper le souffle, notamment depuis le phare de la Pointe des Corbeaux, qui domine majestueusement les flots.
Les amoureux de la nature trouvent ici un terrain de jeu idéal pour la randonnée, à travers ses sentiers côtiers balisés ou au cœur de ses espaces préservés comme la réserve naturelle de la Pointe du But.
Les plages de l'île invitent à la détente et aux activités nautiques. Du surf à la voile en passant par la pêche à pied, chacun trouve son bonheur au gré des marées.
Les amateurs de plongée sous-marine ne sont pas en reste, avec les nombreuses épaves et grottes marines qui parsèment les fonds marins environnants.
Pour se rendre à Port Joinville, port d'arrivée : le bateau avec des traversées effectuées au départ de trois ports vendéens par deux compagnies : Yeu-continent et la Compagnie Vendéenne.
Comptez, en cette saison, sur deux allers-retours depuis Fromentine, 1 aller-retour depuis Saint-Gilles-Croix-de-Vie et de Noirmoutier. La traversée aller-retour vous coûtera de 30 à 37 euros par personne. Attention aux conditions et aléas météo qui peuvent changer la donne : consultez le calendrier.
Si vous préférez l'hélicoptère, c'est possible à partir de juillet. Pour une traversée de 9 minutes, vous devrez débourser 51 à 109 euros.
Pour se loger, attention capacité hôtelière limitée, il existe seulement cinq hôtels. Il y a en revanche des possibilités de louer des appartements ou des maisons auprès de l’office de tourisme.
Sur place, la location de vélo vous coûtera 10 euros par jour.
Que vous soyez passionné d'histoire, amateur de nature ou simplement en quête de dépaysement, l'île d'Yeu saura vous séduire et vous envoûter. Un bel avant-goût dans cet épisode d’Envie Dehors diffusé dimanche à 12 h 55 sur France 3 Pays de la Loire.
► Voir Envie Dehors ! ce dimanche 17 mars à 12 h 55 sur France 3 Pays de la Loire
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Magazine Envie Dehors
Production : Les Nouveaux Jours Productions
Présentation : Julie Hattu
Réalisation : Pascal Roul
Rédaction en chef : Alexandra Lahuppe