Le drame avait fait trois morts, trois sauveteurs de la SNSM vendéenne des Sables d'Olonne. La cérémonie leur rendant hommage avait eu lieu en présence du Président de la République le 13 juin. Le Bureau Enquête Accident Mer pointe du doigt dans un rapport la fragilité des vitres de la vedette.
Le 7 juin 2019, un canot de la SNSM des Sables d'Olonne partait en mer pour aller secourir un pêcheur. La tempête Miguel était à son comble.
Peu avant midi, une première vague heurte le canot Jack Morisseau à bord duquel sept sauveteurs de la SNSM ont pris place. Cette vague, puissante, brise les vitres. Les suivantes ne laisseront aucune chance à l'équipage.
Voici ce qu'en dit aujourd'hui un rapport du BEA mer, cité par l'AFP :
"Le canot a été frappé par une vague puissante et de grande hauteur. Sous la violence du choc, deux vitres sur l'avant de la timonerie explosent et l'eau de mer déferle à l'intérieur. Dès lors, la situation n'était plus maîtrisable... l'envahissement du navire a anéanti les capacités de redressement du navire"
Quatre des sept sauveteurs sont projetés à la mer, trois parviendront à s'en sortir. Mais pour les trois restés coincés à bord, il n'y aura qu'un survivant.
Selon le rapport du BEA mer, "Le facteur matériel prédominant de l'accident du CTT Jack Morisseau est la rupture de deux vitres avant de la timonerie", assure le BEA, qui ajoute que "les conditions de survie à bord ont été gravement compromises par l'électrification des parties métalliques qui structurent l'espace timonerie.". Laquelle a "dégradé les capacités d'action de l'équipage avant le chavirement".
En conséquence, le Bureau Enquête Accident mer préconise d'équiper les vedettes de la SNSM de vitrages feuilletés et trempés, plus solides que ceux qui équipaient le Jack Morisseau. Mais le rapport ne s'arrête pas là et invite aussi les exploitants de ces canots tous temps "à définir les limites d'emploi des navires de sauvetage". Ce jour-là, la tempête Miguel avait rendu la mer particulièrement dangereuse.
Le BEA pointe du doigt également la pêcheur parti seul en mer sur son bateau, "alors que son permis d'armement lui imposait un effectif de deux personnes...Un membre d'équipage aurait pu remettre en cause sa décision d'appareiller", conclut le Bureau Enquête Accident.