La vallée du Vénéon, en Isère, est sous le choc après le décès d'un sexagénaire à la suite d'un éboulement. L'accident s'est produit sur la route d'accès à la vallée qui venait de rouvrir, six mois après la catastrophe de la Bérarde.
Un éboulement rocheux s'est abattu sur une voiture en circulation sur la commune de Venosc (Isère), faisant un mort et deux blessés vendredi 20 décembre. Un drame qui vient endeuiller la vallée du Vénéon, six mois après la catastrophe de la Bérarde.
"Une fois de plus, la vallée se trouve confrontée aux événements climatiques. Mais cette fois, on touche aux vies humaines. C'est un drame que je déplore", témoigne le maire de Saint-Christophe-en-Oisans, Jean-Louis Arthaud.
La vallée du Vénéon a été dévastée par une crue torrentielle en juin dernier. Près de 20 000 m3 d’eau s'y étaient écoulés, détruisant le hameau de la Bérarde. Depuis la catastrophe, les communes étaient presque coupées du monde, le seul accès routier étant impraticable.
La route départementale RD530 avait finalement rouvert le 13 décembre, une semaine avant l'éboulement qui a coûté la vie à un homme de 62 ans et blessé deux autres victimes de 59 et 61 ans, tous moniteurs de ski à la station des Deux-Alpes.
"Nous sommes abasourdis par ce drame. Nous avons été beaucoup atteints cette année avec l'éboulement de La Rivière et la catastrophe de la Bérarde. C'est très compliqué pour tout le monde", déplore Bernard Perazio, vice-président (divers droite) du conseil départemental de l'Isère en charge des mobilités.
La route coupée jusqu'à nouvel ordre
La route d'accès à la vallée du Vénéon est à nouveau coupée depuis ce samedi 21 décembre, seuls deux fenêtres de circulation ont été ouvertes dans la journée pour permettre aux touristes bloqués de partir et aux riverains de retourner à leur domicile. Des investigations sont en cours afin de trouver le moyen de sécuriser la paroi.
"Nous avons des doutes sur la stabilité des matériaux", ajoute Bernard Perazio selon qui l'éboulement "est parti de très haut" sur la falaise. Le service Restauration de terrain de montagne (RTM) a notamment été sollicité pour réaliser une expertise.
Mais la météo difficile des prochains jours risque de compromettre l'intervention des techniciens. "Les investigations sont à compléter pour déterminer comment stabiliser la falaise. Aucune solution technique n'a été trouvée pour l'instant", poursuit le vice-président du conseil départemental qui ne s'avance pas sur une date de réouverture.
"Il faut garder espoir"
L'éboulement mortel pourrait selon lui avoir été causé par "un cycle de gel et de dégel", avec des températures négatives la nuit et positives la journée, fragilisant les failles de la falaise. "Nous avons engagé beaucoup de moyens pour curer le Vénéon depuis la catastrophe de la Bérarde. On est complètement désemparés face à la tournure des événements", se désole-t-il.
L'accès à la commune de Venosc est possible depuis la télécabine partant des Deux-Alpes, et la route reste ouverte jusqu'à Saint-Christophe-en-Oisans. Pour autant, les annulations de séjours s'enchaînent. "Je comprends que pour une famille de 10 personnes qui arrive pour 10 jours avec les affaires et les courses, ce n'est pas chose facile de venir en télécabine", reconnaît le maire de Saint-Christophe-en-Oisans.
La vallée a déjà connu une saison difficile cet été en raison de la fermeture du seul accès routier, mais l'édile se veut positif. "Il n'y avait personne cet été et ça recommence à Noël. Mais il faut garder espoir pour 2025, pour que la roue tourne et dans le bon sens cette fois", souhaite Jean-Louis Arthaud.