"Pour les touristes, c’est zone interdite" : saison morte et inquiétude pour les commerçants de la vallée ravagée par les crues en Isère

15 jours après les pluies torrentielles qui ont dévasté le hameau de La Bérarde en Isère, les commerçants du secteur ont appris ce samedi que la seule route d'accès à la vallée du Vénéon resterait interdite aux touristes pendant quatre mois minimum. Après la catastrophe climatique, les professionnels craignent une catastrophe économique.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

À Saint-Christophe-en-Oisans, à quelques kilomètres de la Bérarde, après la tempête, le calme est revenu. Ici, contrairement aux hameaux situés plus loin dans la vallée du Vénéon, les 40 habitants ont pu regagner leur logement.  


Il y a deux semaines, le petit torrent est sorti de son lit, emportant tout sur son passage, dont des tronçons de la départementale 530, seule route d’accès menant à Saint-Christophe-en-Oisans et aux hameaux du fond de la vallée.

Depuis le 25 juin, une piste provisoire a été mise en place, à partir du Clapier, rendant de nouveau possible l’accès aux villages de Vénosc et Saint-Christophe-en-Oisans. Cette piste est uniquement accessible aux secours, aux riverains et aux entreprises qui travaillent sur le chantier, à des horaires bien précis, le matin, le midi et le soir.

"On vit au jour le jour... Tous les jours, les informations changent par rapport à cette route," confie Marie-Claude Turc, gérante du gîte La Cordée à Saint-Christophe-en-Oisans.

Saison morte, pas de touristes avant la Toussaint

Ce samedi 6 juillet, la préfecture et le conseil départemental de l'Isère ont annoncé qu'au moins quatre mois de travaux étaient nécessaires pour reconstruire et sécuriser la RD 530. Pendant ce temps, aucune personne extérieure à la vallée et donc aucun touriste ne pourra donc venir dans la vallée avant la Toussaint, au mieux.

Après la catastrophe climatique, la commerçante craint une catastrophe économique : "Ce qu’il s’est passé, ça nous a déjà traumatisé. Désormais, on sait que pour les touristes, c’est zone interdite cet été. On imaginait sauver la saison à minima, car on sait très bien qu’avec La Bérarde et tous les hébergements en moins dans le massif, on aurait eu une saison différente des autres. Mais là, force est de constater que l’on va devoir encore s’adapter à une situation nouvelle."

La clientèle de Marie-Claude Turc, ce sont les randonneurs et les alpinistes, venus pour voir La Bérarde et grimper dans le massif de l'Oisans : "On est déjà touchés par le manque de la Bérarde... Si en plus on est touchés par le manque d’accès ici, c’est désolant. Ça veut dire que les personnes vont prendre d’autres habitudes... Et il ne faudrait surtout pas qu’ils oublient la vallée du Vénéon."

Comme elle, Aline Lecaille tient un gîte et une épicerie à Saint-Christophe-en-Oisans. Sans aucun client, sa saison estivale est compromise : "Notre première clientèle, ce sont les gens qui veulent aller visiter et se balader à La Bérarde. C’est quand même réputé, c’est... Enfin, c’était un patrimoine extraordinaire." 

"Quitter la vallée, il n’en est pas question"

Car de ce hameau, aujourd’hui, il ne reste presque plus rien. Sur les 88 maisons, seules trois sont encore habitables aujourd’hui.

"Pour eux, c’est leur vie, c’est un endroit unique, c’est dur à digérer, même si ce sont des gens qui ont aussi l’habitude des situations extrêmes", précise Eric Martin, secouriste au PGHM (Peloton de gendarmerie de haute montagne) de l’Isère, en contact permanent avec les habitants et les gérants des gîte situés dans le massif.

Aujourd'hui, tout est à reconstruire dans une montagne au climat des plus instables, mais que les habitants ne veulent quitter pour rien au monde :

"Quitter le lieu, il n’en est pas question. Peut-être qu’avec des travaux ces bâtiments pourront reprendre une activité, mais aujourd’hui je ne peux pas le dire. Mais quitter la vallée, il n’en est pas question. On a le droit d’y vivre, il y a certes des mesures à prendre, mais je m’oppose à entendre dire que notre vallée coûte cher, que l’on va devoir faire des travaux considérables pour que l’on puisse y vivre," confie quant à lui le maire de Saint-Christophe-en-Oisans, Jean-Louis Arthaud. 

Depuis 15 jours, les travaux d’endiguement s’enchaînent, sans pour autant qu’on sache quand la vallée sera de nouveau accessible aux personnes extérieures. 

En attendant, des permanences sont organisées en mairie de Bourg d'Oisans, pour répondre aux situations individuelles et aux besoins des professionnels du tourisme.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité