Quatre trafiquants ont été interpellés le 13 mars dernier lors d'un go-fast vers l'Espagne. Ils étaient en possession de 118 kg de civelles. Originaires de Loire-Atlantique, ils sévissaient en Vendée.
Les quatre interpellés ont été arrêtés le lundi 13 mars à bord de deux voitures, à l'occasion d'un go-fast vers l'Espagne. Ils étaient en possession de 118 kg d'alevins d'anguille.
Ils ont été mis en examen par un juge d'instruction de la Roche-sur-Yon le vendredi 17 mars. Trois d'entre eux ont été placés en détention provisoire. Les suspects étaient déjà connus pour des faits similaires.
L'enquête a été notamment menée par l'Office français de la biodiversité (OFB) et l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp), avec l'appui de l'antenne GIGN de Reims.
Elle a permis d'identifier "plus d'une dizaine de trajets vers l'Espagne (...) sur les deux dernières saisons de pêche", selon la gendarmerie.
La valeur marchande de la saisie a été estimée à 350 000 euros par les gendarmes.
700 à 5 000 euros le kilo
Les civelles étaient à destination de la Chine. Ces alevins d'anguille y sont vendus à prix d'or sur le marché noir en Asie.
Des perquisitions menées au domicile des suspects mais aussi dans un hangar servant au recueil des civelles ont permis aux enquêteurs de saisir du matériel de confection de viviers et de pêche.
Les civelles sont menacées d'extinction et interdites d'exportation hors de l'Union européenne depuis 2010. La valeur annuelle estimée du trafic illégal de ces alevins est estimée à 3 milliards d'euros.
La valeur des civelles se négocie entre 700 et 900 euros le kilo en France et jusqu'à 5 000 euros en Asie.
La contrebande de l'anguille européenne dite "Anguilla Anguilla" est l'une des causes de la baisse de 75% de sa population en trente ans.
(Fabienne Béranger avec Agence France Presse)