Le 18 mai dernier, un stand LGBT avait été vandalisé et des militants agressés à La Roche-sur-Yon. Une vingtaine de jeunes gens avaient été identifiés comme étant étudiants de l'ICES, l'Institut catholique de Vendée.
Le Conseil de discipline de l'ICES, l'Institut catholique de Vendée, réuni mardi dernier, a rendu public son verdict ce jeudi 31 mai, par le biais d'un communiqué.
Au cours de ce conseil de discipline, "chacun des 13 étudiants a pu s’expliquer dans un débat contradictoire, pendant au moins 30 minutes. Chaque étudiant pouvait être accompagné, si il le souhaitait, par une personne de son choix", écrit l'ICES.
Deux des 13 étudiants impliqués dans l'agression du 18 mai dernier sont définitivement exclus. Un troisième étudiant exclu aura la possibilité de se réinscrire à l'ICES dans un an.
Le conseil de discipline a décidé de procéder à des exclusions avec sursis de 6 à 24 mois pour 9 autres étudiants. Une sanction assortie de peines d'intérêt général. Un 13e étudiant écope d'un simple blâme.
L'ICES précise que "ces sanctions ont été notifiées par lettre recommandée à chacun des étudiants concernés" et "rappelle qu’il ne tolère aucun comportement délictueux de ses étudiants, à l’intérieur de l’ICES ou en dehors de l’ICES, comme le prévoient très clairement le contrat de formation, la Charte de vie et son règlement intérieur, signés personnellement par chaque étudiant".
"Homo folie, ça suffit"
Une vingtaine de jeunes gens, très énervés, dont l'un au moins dissimule son visage, et formant un cortège aux cris de "homo folie, ça suffit !".... Les vidéos amateurs et les images de surveillance municipale montrent la détermination du petit groupe qui s'apprêtait à saccager le stand LGBT installé sur la place Napoléon, ce samedi 18 mai.
Des images, qui ont aussi permis d'identifier 18 personnes, entre 19 et 22 ans, dont deux ont été placés en garde à vue. C'est chez l'un d'entre-eux que les autorités ont retrouvé le drapeau emporté ce soir-là, partiellement brûlé.
Lors de l'attaque, deux personnes disent également avoir été frappées, leurs blessures entraînant 10 à 18 jours d'incapacité totale de travail.
Communiqué de presse de @proclarochesur1 sur kes repknses penales apportées à la suite des incidents survenus le 18 mai à #LaRocheSurYon dans le cadre de la journée de.lutte contre l #homophobie pic.twitter.com/rVsrLTisXJ
— proc-larochesuryon (@proclarochesur1) May 29, 2019
12 personnes poursuivies en justice
Sur les 18 personnes identifiées, 4 personnes ont bénéficié d'un classement sans suite, 2 personnes ont reçu un rappel à la loi, et 12 personnes ont été convoquées devant le tribunal de La Roche-su-Yon pour des faits de violence, d'entrave à la liberté de réunion, injures en raison de l'orientation sexuelle, et vol avec dégradation. L'audience se tiendra le 18 juillet.
Dans son communiqué, le procureur précise que si toutes les personnes poursuivies sont bien étudiants à l'Institut Catholique d'Enseignement Supérieur de La Roche-sur-Yon, aucun élément ne permet de relier l'agression à cet établissement.
L'ICES ayant depuis subi des tags et une tentative d'intrusion, une enquête a également été ouverte pour en trouver les auteurs.
Frédéric Potier s'est notamment rendu auprès de l'association victime de l'attaque du 18 mai dernier, et se déclarant prêt à rencontrer les étudiants de l'ICES pour lutter contre les clichés et les préjugés.