En Vendée, deux syndicalistes de l'entreprise Stef transport des Essarts-en-Bocage sont en litige avec leur direction. Ce mardi 16 novembre, leur avocat a saisi les juges des référés. Le jugement a été mis en délibéré au 21 décembre prochain.
"On ne veut pas de vous ! ", "Cassez-vous", "Honte à vous". Écriteaux entre les mains, une trentaine d'employés de l'entreprise Stef Transports rangés sous la bannière CFTC (Confédération française des travailleurs chrétiens) réservent un accueil des plus hostiles à leurs deux collègues Yoann et Medhi, élus CGT le 10 septembre 2021.
Ce jour-là, ils étaient de retour deux mois après leur licenciement. Après avoir dénoncé des faits de racisme dont des salariés seraient victimes, un litige a éclaté entre ces deux élus syndicaux et la direction. La procédure a été jugée comme abusive par l'inspection du travail.
Depuis ce jour-là, les deux élus syndicaux sont en arrêt maladie, sur le conseil de l'inspection du travail. "Ça ne remettra pas en cause notre combat syndical (...) mais ça laisse des traces et on se demande quel est notre avenir dans l'entreprise", explique Yoann Jadaud.
"On a clairement voulu expliquer aux deux représentants du personnel qu'ils n'étaient plus les bienvenus à l'intérieur de l'entreprise et qu'on souhaitait leur départ immédiat. Ce sont des pressions inacceptables", indique Fiodor Rilov l'avocat de Yoann Jadaud et Medhi Khechirem. Il ajoute : "Il faut que l'employeur prenne ses responsabilités. C'est à lui d'assurer la santé, la sécurité et l'ordre à l'intérieur de l'entreprise".
Ce mardi 16 novembre, cet avocat a saisi les juges des référés au tribunal de La Roche-sur-Yon , pour obliger l'employeur à prendre des mesures "qui permettent à ces deux représentants de la CGT d'exercer normalement leur mandat à l'intérieur de l'entreprise sans avoir à subir des insultes ou des menaces", indique-t-il.
"Il n'y a pas de personnes qui poussent d'autres personnes, des personnes empêchées de passer. Il y a vraiment un dialogue, des rires, des moments d'humour (...). Il y a des moments un peu plus tendus, un peu plus dur, mais ce n'est pas une situation violente", défend Mickaël Pelan, avocat de l'entreprise de transport Stef.
Le jugement a été mis en délibéré au 21 décembre prochain.