Alors que la grippe aviaire sévit toujours sur la région des Pays de la Loire, notamment en Vendée et dans le Maine-et-Loire, Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, a présenté à la Roche-sur-Yon, ce jeudi 22 décembre, le plan d’action visant à élaborer une stratégie vaccinale dans le cadre de l’épizootie.
Les derniers chiffres sont rassurants. L'épizootie serait en régression ces derniers jours sur la région des Pays de la Loire. Notamment dans le Maine-et-Loire où 39 élevages ont été infectés par la grippe aviaire mais où la propagation semble faiblir depuis 48 heures.
C'est en Vendée, département fortement impacté en 2021 et sévèrement touché cet automne encore, que le ministre de l'Agriculture a choisi de présenter aux acteurs de la filière et aux élus locaux le plan de stratégie vaccinale pour lutter contre l'épizootie.
Marc Fesneau s'est rendu à la direction départementale de la protection des populations de la Vendée pour des échanges avec les agents de l’État mobilisés dans la gestion de l’épizootie d’influenza aviaire. Il a ensuite rencontré des acteurs de la filière avicole.
Alors que la France a connu ces dernières années plusieurs crises majeures d’influenza aviaire, ce plan d’action destiné à rendre opérationnelle la vaccination des volailles est en cours de finalisation.
Conçu avec l’ensemble des parties prenantes, administrations, agences sanitaires, interprofession, il vise à définir et à développer une stratégie vaccinale en complément des mesures de biosécurité.
Dans un avis rendu public lundi, l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) avait déjà annoncé que la vaccination ne pourrait pas être mise en place cet hiver. Elle rendra ses conclusions en mars.
"Il faut que les vaccins en expérimentation sur les palmipèdes soient satisfaisants en matière sanitaire et épidémiologique. Il faudra aussi continuer à surveiller les volailles pour éviter les contaminations à bas bruit", annonce le ministre de l'Agriculture.
En mai si tous les signaux sont au vert nous aurons des vaccins adaptés. En revanche, il ne faut pas attendre pour organiser la production de vaccin, sinon, on ne pourra pas vacciner à l'automne prochain
Marc FesneauMinistre de l'Agriculture
Le coût envisagé ? "500 000 euros pour la filière", lâche Marc Fesneau. Qui paiera ? "C'est toute la question", ajoute-t-il. Le vaccin n'est en France expérimenté que sur les palmipèdes mais il pourrait être employé sur les autres espèces "si les tests sont concluants."
Le dossier à tiroir est complexe mais en l'espace d'un an les lignes ont bougé. "La réglementation européenne devrait intervenir en février" , précise le ministre.
Il faudra aussi convaincre les pays tiers avec lesquels nous travaillons notamment à l'export d'accepter nos animaux vaccinés. Pour y parvenir, il faut disposer de vaccin sûrs et efficaces
Marc FesneauMinistre de l'Agriculture
Un échéancier sera présenté aux professionnels mi-janvier dans le cadre d'un comité de pilotage.
La vaccination sera en discussion devant l'OIE, l'organisation mondiale de la santé animale. en juin 2023. Cinq pays dans l'Union Européenne expérimente à ce jour le vaccin.
La vaccination sera un outil pas une obligation, comme la bio sécurité, comme une organisation plus résiliente
Marc FesneauMinistre de l'Agriculture
Dans le cadre des négociations bilatérales des moyens supplémentaires seront mis en place pour les services de l'État.
"Il faut avancer étape par étape"
Un plan de sauvegarde de la ressource génétique est en cours pour les palmipèdes. "Les modalités sont en discussion avec les filières et l'interprofession", affirme Marc Fesneau.
226 foyers ont été touchés et 3,3 millions de volailles abattues depuis le 1er août 2022 sur l'ensemble du territoire national.
65 millions d'euros d'indemnisations ont été versés aux éleveurs à ce jour. "Un dispositif d'avance et d'acompte complémentaire sera ouvert mi-janvier", conclut le ministre de l'Agriculture.