Un homme de 72 comparaît devant le tribunal de La Roche-sur-Yon pour maltraitance envers la centaine de chiens qu'il gardait dans un état d'insalubrité totale. L'association Stéphane Lamart veut en faire le procès de l'inaction des pouvoirs publics dans ce dossier.
Le procès qui s'ouvre au tribunal La Roche-sur-Yon ce 28 janvier n'est pas banal. C'est celui d'un homme âgé de 72 ans, accusé d'avoir détenu une centaine de chiens dans un enclos aux Lucs-sur-Boulogne, en Vendée, dans des conditions d'hygiène inadaptée, et sans autorisation préfectorale. Il est jugé pour mauvais traitements envers ses animaux.
C'est aussi le procès de l'inaction des pouvoirs publics, peu soucieux des règlementations qui s'appliquent à la détention d'un si grand nombre d'animaux et à leurs conditions de détention.
Avertie de cette situation au printemps 2021 par des riverains inquiets, l'association Stéphane Lamart pour la défense des droits des animaux a mené l'enquête et décidé de porter l'affaire en justice en déposant une plainte au début de l'été. Les animaux avaient été saisis par la SPA à la fin de septembre.
Les animaux étaient mal nourris, sans soins vétérinaires, sans hygiène et dans une très grande promiscuité, se reproduisant entre eux de manière incontrôlée.
Faire reconnaître par la justice le fait de maltraitance
Avant de faire intervenir la justice l'association reconnue d'utilité publique est entrée en contact avec la personne mise en cause. "C'est une personne âgée, sans guère de ressources, qui a sans doute voulu bien faire au début en accueillant quelques animaux, et qui s'est trouvée débordée". Un homme solitaire à qui il a été impossible de faire entendre raison.
L'association s'est donc tournée vers les autorités, préfectorale et municipale, vers les services vétérinaires. Un tel "élevage" devant être déclaré en préfecture. "Nous avons saisi la DDPP de Vendée, (Direction départementale de la protection des populations) qui a minimisé les faits et qui a été laxiste dans ce dossier. Tout comme nous avons sollicité l'aide du maire des Lucs-sur-Boulogne qui n'a pas voulu agir par crainte d'une atteinte à l'image de sa commune", indique Stéphane Lamart.
Devant une telle inertie, l'association a saisi le procureur de la République de la Roche-sur-Yon. "Le procureur a bien compris la problématique de maltraitance animale, nous voulons d'abord faire reconnaitre les lacunes des autorités dans ce dossier".