C'est un petit évènement à La Roche-sur-Yon. Les cloches de l'église Saint-Louis, située sur la place Napoléon ont été déposées. Ce chantier fait partie d'un vaste programme de réhabilitation de cet édifice, la plus grande église de Vendée avec la Cathédrale de Luçon.
Sous le regard statufié de l'empereur, son commanditaire, l'église Saint-Louis se refait une santé. Depuis 2017, par phases successives, l'édifice néoclassique est restauré, les cinq cloches sont déposées.
Des grutiers épaulent les campanistes. Ces ingénieurs des cloches ont posé le diagnostic : deux cloches devront être remplacées. La dénommée Victoire Saint-Hilaire a fait son temps.
"Je touche et je sens les points de frappe, les endroits où la cloche était la plus fragile, décrit Eurydice Bled, campaniste et PDG de l'entreprise Laumaillé-Lussault, le phénomène d'ovalisation a commencé, c'est-à-dire que la cloche n'est plus tellement ronde vue de l'intérieur"
On mesure le taux d'usure qui n'est jamais le même d'une cloche à l'autre, d'un battant à l'autre
Eurydice BledCampaniste et PDG entreprise Laumaillé-Lussault
"Le métier de campanile, c'est aussi de créer le patrimoine aujourd'hui, pour les générations de demain", poursuit Eurydice Bled.
Un chantier à huit millions d'euros
La fonderie normande Cornille-Havard se verra confier l'élaboration des deux nouvelles cloches. Avec les trois autres toujours vaillantes, elles regagneront les deux clochers avant Noël prochain.
Venus au spectacle, les Yonnais prennent le pouls des travaux de restauration. Une enveloppe de huit millions d'euros étalés sur onze années.
"Le problème de la taille XXL de ce bâtiment, a fait que, au fur et à mesure du temps, des années et des années, se sont accumulées des problématiques, explique Pierluigi Pericolo, architecte du patrimoine, des problématiques qui ont un impact sur les décors intérieurs ou encore le réseau électrique".
Avec l'église Saint-Louis, c'est bien Napoléon qu'on remet au milieu du village devenu préfecture et épicentre de la Vendée par décret en 1804.
"Quand Napoléon décide la construction de La Roche-sur-Yon, c'est aussi pour pacifier la Vendée, raconte Luc Bouard, le maire de la ville, il ne lui échappe pas que l'on n'est pas très loin des guerres de religion non plus, donc il sait qu'en Vendée le culte catholique a une place importante et c'est aussi pour ça qu'il construit un édifice au cœur de sa nouvelle capitale vendéenne qui puisse accueillir les fidèles et apaiser la situation".
Une fois les travaux réalisés, l'église Saint-Louis sera livrée, avec cloches bien sûr, mais aussi sacristie, chœur et chapelle restaurés, en 2029, l'année de son bicentenaire.
Le reportage de David Jouillat, Damien Raveleau et Carole Mijeon