Olivier Ertzscheid, un professeur de l'université de Nantes, a organisé ce mardi après-midi, un "cours de rue" à La Roche-sur-Yon. Il a souhaité ainsi alerter sur la "profonde détresse psychologique des étudiants", dont les établissements restent fermés en raison de la pandémie de covid-19.
Il fait grand soleil en ce début d'après-midi de mardi. Cela tombe bien car c'est en extérieur, Place Napoléon, en plein centre-ville, et devant une église, qu'Olivier Ertzscheid, maître de conférences en information et communication à l'université de Nantes, a choisi de tenir un cours, devant une quarantaine d'étudiants.
Muni d'un micro-casque et d'un amplificateur, Olivier Ertzscheid a convié ses étudiants de première et deuxième années du DUT information-communication de La Roche-sur-Yon mais aussi tout étudiant qui le souhaite à suivre un cours de culture numérique.
"Un niveau de stress jamais atteint"
"Ce n'est pas une manifestation mais l'envie de faire mon travail et d'accueillir les étudiants pour alerter sur leur profonde détresse psychologique", explique-t-il.
Nos étudiants sont en souffrance et ont besoin d’échange
Le professeur d'université dit avoir voulu réagir "à l'annonce du président Emmanuel Macron de rouvrir les églises pour le culte tout en maintenant les universités fermées".
Premier cour de rue d’Olivier Ertzscheid, maître de conférence en Sciences de l’Information à La Roche-sur-Yon, pour protester contre les universités fermées. « Nos étudiants sont en souffrance et ont besoin d’échanges » @F3PaysdelaLoire #enseignement pic.twitter.com/FaxAm0Ilgn
— fanny borius (@FannyBorius) December 15, 2020
Depuis la publication d'une chronique intitulée "L'université vaut bien une messe, être étudiant en 2020" sur son blog le 23 novembre, puis reprise par L'Obs, cet universitaire a reçu plus d'une centaine de messages d'étudiants ou de parents inquiets de la situation.
"Des jeunes sont en train de perdre leur sommeil et d'arriver à un niveau de stress jamais atteint, surtout que nous sommes en période d'examens", confie-t-il. "Mes propres étudiants vivent ce confinement comme un enfermement et l'absence de sociabilité les abîme".
Selon l'enseignant, les cours 100% à distance ont atteint leurs limites. "Les étudiants n'en peuvent plus de passer huit heures par jour devant leur écran", a-t-il constaté.
"Même si on essaie d'adapter et de raccourcir les séances, la démotivation est gigantesque, quel que soit le profil des étudiants, des décrocheurs aux premiers de la classe. Cette génération a l'impression de ne plus avoir d'horizon et d'aller droit dans un mur", a-t-il ajouté.