Témoignage. La députée de Vendée Véronique Besse de retour d'Israël après une mission de solidarité parlementaire

La députée de la 4ᵉ circonscription de la Vendée Véronique Besse (divers droite) revient d'une mission de cinq jours en Israël. Elle a pu se rendre à Tel Aviv, Jérusalem et Sdérot, près de la frontière avec Gaza. Elle nous raconte sa mission en trois questions.

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Vous venez de rentrer en France après cinq jours sur place en Israël, terrain d'un conflit armé avec le Hamas palestinien. Quelles sont les images qui vous restent le plus en mémoire ?

"C'est un séjour très intéressant, mais très éprouvant émotionnellement, puisque nous avons par exemple été sur le camp militaire Shura. Ce camp entrepose les corps des victimes qui ne sont pas encore reconnues. C'était un moment vraiment éprouvant. Autre moment éprouvant : la visite du kibboutz Kfar Aza qui a été décimé avec 79 personnes qui ont perdu la vie."

"On a l'impression quand on visite ce village que les personnes ont été vraiment fauchées dans leur vie quotidienne. Elles ont été méticuleusement égorgées, tuées, assassinées. Les mots sont forts, mais c'est malheureusement la réalité. Les terroristes ont pris le soin de faire des atrocités sur chaque victime. On le sait parce qu'on a eu des témoignages de militaires qui sont arrivés quelques instants après."

"On a eu un autre moment fort, c'est celui avec la rencontre de familles des otages. On a appris depuis d'ailleurs que des familles qu'on avait vues, qui se battaient encore pour retrouver leur fille et leur sœur, avaient perdu leur enfant."

"Il y a d'autres moments aussi très forts : nous avons également rencontré un couple originaire de Montpellier qui est venu parce que leur fils qui était soldat a perdu la vie dans les combats. Il avait 22 ans."

Lors de votre mission, avez-vous pu approcher de la frontière avec Gaza?

"Nous étions basés à Tel Aviv. Nous sommes allés à 2 km de Gaza, dans le kibboutz dont je vous ai parlé précédemment et qui est à une heure simplement en voiture de Tel Aviv. L'atrocité a eu lieu aux portes mêmes de Tel Aviv. Nous n'avons bien sûr pas pu aller sur la bande de Gaza. Mais on est allé vraiment tout près et on entendait les tirs de roquettes, les missiles. Nous avions un gilet pare-balles et un casque pour nous protéger."

"Et puis quand on est à l'hôtel aussi, il y avait toutes ces alertes avec lesquelles il fallait aller se réfugier dans des abris. Chaque résidence, chaque hôtel a ses abris. C'est un pays qui est en guerre."

Vous étiez sur place avec d'autres parlementaires membres comme vous du groupe d'amitié France / Israël. Vous êtes également membre de la commission des Affaires Étrangères à l'Assemblée Nationale. Quel rôle pensez-vous avoir à jouer pour résoudre ce conflit qui, jour après jour, menace d'embraser cette région du Proche-Orient ?

"Nous avons rencontré nos homologues députés de la Knesset avec leur président pour discuter de l'après conflit. On a vu l'ambassadeur de France également. On est allé au ministère de la Défense et puis on est allé à l'hôpital rencontrer des rescapés de la grande fête musicale, de jeunes notamment qui ont été blessés, mais qui ont pu en échapper. C'était une mission de 11 députés transpartisans, donc il ne s'agit pas de politique politicienne. Nous avions plusieurs objectifs : constater de visu de ce qui se passe là-bas. Car en fait, il y a beaucoup de désinformation ou de manipulation avec les réseaux sociaux entre autres. Et puis la deuxième chose, c'est témoigner : faire bouger un petit peu le gouvernement et faire bouger nos collègues aussi pour qu'ils se rendent compte parce qu'on est loin de tout ça quand on est en France. Enfin, la troisième chose, c'est de mettre tout en œuvre pour que les otages soient libérés si tant est qu'ils soient encore vivants. On ne sait pas trop où ils sont, mais on sait qu'ils sont entre les mains des terroristes et il y a de nombreux enfants et des personnes âgées.

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