Dépression Kirk. "Un phénomène exceptionnel nous attend", pluies fortes, risque de crues, le point en Pays de la Loire

Les cinq départements des Pays de la Loire sont placés en vigilance orange en raison des fortes pluies attendues avec risques d'inondation. Les préfectures appellent à la plus grande prudence.

La tempête Kirk arrive par l'Atlantique, et tôt à partir de mercredi matin, la dépression pourrait causer de fortes rafales de vent et des pluies soutenues durables dans les Pays de la Loire, sur le littoral comme à l'intérieur des terres, sur un axe allant du sud des Pays de la Loire au bassin parisien.

"C'est vraiment un phénomène exceptionnel qui nous attend" avec Kirk, passé du statut d'ouragan à celui de tempête, explique Sébastien Thomas, expert météo à France Télévisions.

"Les vents, petit à petit, vont en faiblissant au fur et à mesure que Kirk va rejoindre l'Hexagone, l'Europe, avec le flux traditionnel d'ouest qui va l'amener vers la France. Mais, il a gardé au-delà de son nom quand il était un ouragan, des caractéristiques de pluie tropicale". 

En Loire -Atlantique, des pluies fortes et régulières sont attendues dès le milieu de nuit de mardi 8 octobre à mercredi 9 octobre et se maintiendront jusqu’en fin de journée mercredi. 

Fortes pluies en Vendée

"Le sud de la région, la Vendée notamment, sera particulièrement touchée par ces précipitations abondantes, régulières, qui, localement, pourront entraîner des inondations, des cours d'eau qui vont réagir, poursuit Sébastien Thomas, on estime que sur l'épisode, il y aura jusqu'à 100 voire 150 millimètres de pluie dans les endroits les plus arrosés. C'est l'équivalent d'un mois et demi de précipitations en seulement 24 heures".

Selon Météo France, les premiers effets de la dépression Kirk se feront sentir à partir de ce mardi 8 octobre au soir sur la Vendée.

"De fortes pluies sont attendues à l’avant de la dépression. Le passage du centre de la dépression se fera au cours de la journée de mercredi".

"Elle provoquera surtout des pluies soutenues et durables entre la Vendée et la Lorraine, avec de fortes intensités."

Les prévisionnistes précisent également que "les cumuls sur l'ensemble de la journée de mercredi 9 octobre seront très importants, ils pourront atteindre 40 à 60 mm sur le bassin parisien et 60 à 80 mm, voire localement 90 mm en se dirigeant vers les Pays de Loire et la Vendée."

Ce sont des quantités qui tombent habituellement en un mois

Météo France

Dans les villes du littoral ligérien, les propriétaires de bateaux prennent également leurs précautions. "Je double mon amarrage, mes pointes avant. Je double mes pointes pour éviter, justement, en cas où une viendrait à casser. C'est une sécurité", précise Pascal un marin aguerri.

Les équipes du port sont également à pied d'oeuvre : "J'assure aussi mon enrouleur pour éviter qu'il ne se déroule. Sur un voilier, ça arrive fréquemment, donc si ça se déroule, la voile subit les rafales de vent et peut se déchirer ou créer des avaries, soit sur le bateau, soit sur ceux des autres".

Les équipes des ports de plaisance sont aussi sur le pont : "Les risques avec la tempête, c'est que les bateaux s'abîment entre eux, qu'ils abîment les installations, donc on fait le tour de toutes les places, tous les pontons pour amarrer les bateaux qui sont mal amarrés", précise l'un des salariés du port du Croisic.

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Des risques d'inondations

Météo France prévient également que ces précipitations se produiront dans un contexte de sols déjà très humides et qu'elles pourront provoquer des inondations.

La vigilance est ainsi de niveau jaune à la crue du Lay et de la Sèvre Nantaise, tronçon amont, précise la préfecture de Vendée.

Les maires du département ont été alertés de cette situation "pour mettre en œuvre les mesures des plans communaux de sauvegarde pour informer la population et mettre en alerte leurs services techniques".

Le préfet de Vendée appelle "à la plus grande prudence" et rappelle tous les scénarii possibles :

• Inondations dans les zones habituellement inondables, sur l’ensemble des bassins hydrologiques.
• Des crues inhabituelles de ruisseaux et fossés causés par des cumuls importants de précipitation de courtes durées.
• Risque de débordement des réseaux d’assainissement.
• Circulation routière et circulation ferroviaire en dehors des "grandes lignes" perturbées
• Des coupures d’électricité 

Dans de nombreuses communes "à risques", les maires font le tour de leurs administrés pour faire de la prévention.

C'est le cas au Croisic en Loire-Atlantique. "Comme à chaque fois, on prédispose des barrières et un certain nombre de déviations, de signalisations pour pouvoir fermer les rues qui seraient inondées lors des intempéries ou lors de la submersion marine si elle arrive", précise Laurent Delpire, directeur général adjoint des services de la ville du Croisic.

On demande aux habitants de prendre les mesures habituelles, c'est-à-dire de mettre en place les batardeaux s'ils en disposent.

Laurent Delpire

Directeur général adjoint des services de la ville du Croisic

À Moulhierne, dans le Maine-et-Loire, le maire rappelle également le protocole que doivent mettre en place les municipalités.

"Si par exemple les maisons sont inondées, donc on fait venir les pompiers compétents, avec les pompes. Les personnes sont relogées dans la salle des sports", explique Alain Bourdin à une habitante de sa commune.

Mesures de prudence

Les préfectures rappellent les mesures de prudence

• Se renseigner avant d’entreprendre des déplacements et respecter les déviations mises en place.
• Ne pas s'engager à pied ou en voiture sur une voie immergée.
• S'éloigner des cours d'eau et des ponts et rejoindre un point haut ou un étage

La situation pourrait durer jusqu'à jeudi 10 octobre matin. 

Météo France reste en alerte : une hausse du niveau de vigilance n'est pas exclue dans les prochaines 24 heures.

La ville de Nantes a décidé de fermer ses parcs ce mercredi 9 octobre "en fonction de l'état des lieux qui sera mené par les services de la Ville le jeudi 10 octobre, les parcs et jardins à enclos pourront rouvrir progressivement."

► Décryptage par notre expert météo, Sébastien Thomas

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