L'association de défense des animaux a publié une vidéo tournée dans le seul élevage de visons de Vendée, situé à Landeronde. Avant de porter plainte aux Sables-d'Olonne pour dénoncer les conditions d'élevages.
Habituée aux vidéos tournées dans des abattoirs ou des élevages de volailles, l'association L214 militant pour le droit des animaux a cette fois-ci décidé de s'intéresser à la production de la fourrure. Tournée dans un élevage de Vendée, près de la Roche-sur-Yon, une vidéo publiée jeudi matin dénonce les conditions d'élevage de plus de 4 000 visons.
Attention, ces images peuvent présenter un caractère choquant.
Nourriture déposée à même les cages, déjections non-nettoyées, étanchéité des bâtiments non respectée... Pour l'association, l'exploitation contrevient aux réglementations sanitaires comme à celles protégeant les conditions de vie des animaux. "C'est sur un signalement de particulier que nous avons décidé de nous intéresser à ce site précis", explique Isis Labruyère, membre de l'association venue saisir le procureur des Sables-d'Olonne d'une plainte, jeudi matin, contre l'exploitant.
Contacté jeudi matin, le responsable de l'exploitation se dit "abattu" par les révélations de L214, dont il n'avait pas encore pris connaissance. Proche de la retraite, travaillant depuis 30 ans dans cette industrie, il explique être très proche de la retraite dans un marché qui selon lui "ne vaut plus rien". Après le prochain cycle de reproduction - qui débute en mars et se termine à la fin de l'année - l'exploitation pourrait donc fermer ses portes.
Une profession encadrée
Avec près de 5 000 visons, dont 1 000 femelles reproductrices selon un comptage effectué en 2011, l'exploitation est répertoriée comme une installation classée pour la protection de l'environnement (ICPE). Ce qui la place sous le radar de la Direction Départementale de Protection de la Population (DDPP) chargée des contrôles des sites potentiellement polluant pour l'environnement, ou présentant des risques sanitaires.
Les visons concernés sont des visons d'Amérique, considérés comme une espèce invasive - à la différence des visons d'Europe, protégés depuis 1976.
"Le problème n'est pas limité aux animaux : les bâtiments ne sont pas étanches et les déjections des visons s'écoules dans les environs. La première rivière est à 57 mètres, il n'est pas exclut que les nappes phréatiques aient été touchées par cette activité", avance Isis Labruyère. "Il est un peu trop tôt pour communiquer", répond de son côté la préfecture, également dans l'attente de possibles suites judiciaires.
"Nous demandons fermement à ce que toutes les sites de productions de fourrure en France soit fermé, comme c'est le cas dans de nombreux pays d'Europe", assène Sébastien Arsac, le porte-parole de L214. Le Royaume-Uni, les Pays-Bas, et l'Autriche l'ont pas exemple interdit. En France, cela reste une industrie de niche : seules une dizaine d'exploitation ont été répertoriées. "Ce qui représente quand même 150 000 animaux", veut rappeler Sébastien Arsac.