François Ruffin, député La France Insoumise, a rencontré les deux salariés de STEF qui ont rapporté des faits de racisme dans l'entreprise. Il publie la vidéo de leur entretien sur YouTube sous le titre "Vous dénoncez le racisme ? On vous vire !".
Les deux salariés du transporteur STEF aux Essarts-en-Vendée n'ont toujours pas pu réintégrer leur emploi. Leur employeur avait demandé leur licenciement à la suite d'une réunion houleuse avec ces deux représentants du personnel CGT. Mehdi Khechirem et Yohann Jadaud reprochaient à la direction son manque de courage face à des agressions verbales racistes dont seraient régulièrement victimes les conducteurs, notamment chez certains clients.
L'inspection du travail avait refusé ces licenciements, évoquant "l'inaction fautive de l'employeur". Les choses ont empiré quand, de retour au travail le 10 septembre, un comité d'accueil réuni à l'initiative du syndicat CFTC leur a demandé de quitter les lieux, brandissants des pancartes porteuses de messages menaçants. Sans que la direction ne désapprouve cette action.
Pétition et tribune rassemblent des milliers de soutiens
François Ruffin, député La France Insoumise a rencontré les deux salariés de STEF. Il a enregistré et publié dans sa longueur cet entretien sur son compte YouTube. Dans cette vidéo intitulée : "Vous dénoncez le racisme ? On vous vire !", Mehdi Khechirem et Yohann Jadaud y décrivent en détail des situations récurrentes et humiliantes dont seraient victimes les conducteurs d'origine antillaise, réunionnaise ou du Magreb, notamment durant leurs tournées de livraison chez des clients de la société STEF.
Une pétition en soutien à leur action a été mise en ligne sur change.org, elle a déjà réuni près de 17 000 signatures. Médiapart a publié une tribune signée par de nombreuses personnalités politiques, du monde des arts et du spectacle ou universitaires pour soutenir cette action.
Les deux salariés, depuis cette reprise de contact, sont en arrêt de travail. "C'est difficile de devoir affronter l'hostilité de ses collègues, et éprouvant moralement", souligne Yohann Jadaud.
Défendus par l'avocat des Goodyear
"On voulait reprendre en fait, mais l'inspection du travail nous a recommandé de ne pas le faire pour ne pas risquer d'envenimer les choses, au vu de l'inaction de l'employeur. Et pour ne pas avoir à lancer une seconde procédure".
Les deux salariés ont porté plainte contre leur employeur, "pour demander au juge qu'il lui demande de mettre en œuvre les moyens de protéger ses salariés afin qu'ils travaillent dans des conditions normales de sécurité".
L'audience est prévue le 16 novembre au Tribunal Judiciaire de La Roche-sur-Yon. Ils seront défendus par Me Fiodor Rilov, celui que l'on présente souvent comme l'avocat des Goodyear et des Continental.