Le 2 février dernier, le député LREM de Vendée Pierre Henriet avait traité l'Insoumise Mathilde Panot de "poissonnière" dans l'hémicycle. Il a écopé d'une sanction financière a décidé ce mardi Richard Ferrand, le président de l'Assemblée Nationale, selon des sources parlementaires.
Richard Ferrand (LREM) a indiqué avoir "appliqué" à Pierre Henriet un "rappel à l'ordre avec inscription au procès-verbal", soit la privation pendant un mois du quart de l'indemnité parlementaire attribuée au député, lors de la conférence des présidents de groupes parlementaires.
"Il n'y a autour de la table ni saint, ni martyr", a toutefois souligné le président de l'Assemblée en présence de Mathilde Panot, en condamnant plus largement les "débordements de langage", à "de nombreuses reprises, de la part de députés de plusieurs groupes dès le début de la législature", y compris des Insoumis.
Richard Ferrand a listé une série de propos insultants depuis 2017, comme un "facho" lancé par le communiste Stéphane Peu à la non-inscrite proche du RN Emmanuelle Ménard, un "vendu" lâché par le LR Fabien Di Filippo à l'ex-Premier ministre Édouard Philippe, ou encore un "nabot" adressé par Jean-Luc Mélenchon au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et un "Machine" Schiappa à la ministre déléguée Marlène Schiappa.
Le président de l'Assemblée Nationale a aussi cité un "dérapage" de Mathilde Panot sur le réseau social Twitter, "quand elle a évoqué, "La Macronie recyclant ses déchets", à l'occasion de l'élection de M. (l'ex-ministre de l'Intérieur Christophe) Castaner à la tête du groupe La République en Marche".
"Il est immature et hypocrite de prétendre au statut de victime quand on est soi-même coutumier de l'attaque", a glissé Richard Ferrand, selon des propos rapportés.
Le président de l'Assemblée a indiqué qu'il ne laisserait "plus rien passer dans l'hémicycle". Il sanctionnera ainsi "de la même manière tous les excès verbaux d'où qu'ils viennent".
Traitée de "poissonnière" le 2 février, Mathilde Panot avait réclamé "excuses" et "sanction" après cette "insulte sexiste".
"Si elle se sent à tort insultée, je la prie de bien vouloir m'excuser", avait réagi Pierre Henriet, tout en niant tout sexisme et en reprochant à Mathilde Panot de "vociférer à la tribune et couper la parole".