À Saint-Gilles-Croix de Vie en Vendée, il existe depuis 2015 un ramassage zéro carbone, des déchets du centre-ville et des plages grâce à...un attelage à cheval. Partons au trop à la découverte du métier atypique de "cocher au service de la propreté". Une philosophie au service de l'environnement.
Le soleil se lève à peine, les rues de la ville sont encore un peu endormies. Le roulement d'une carriole et les pas de chevaux résonnent, comme le rêve d'un lointain souvenir. Le son d'une époque révolue que beaucoup n'ont pas connu. Celui ou les chevaux battait le pas sur le pavé. On y croisait des charretiers de tous genres. Et notamment ceux qui collectaient les détritus. Depuis les années 2000, beaucoup de communes françaises ont testé ou testent encore la collecte hippomobile des déchets.
C'est le cas dans cette ville touristique du littoral vendéen de presque 8 000 habitants, Saint-Gilles-Croix-de-Vie.
L'objectif est de rendre la ville propre. Le duo de choc, cocher et cheval de trait, est employé pour la saison par Attelage de la Vie, une entreprise prestataire de services mandatée par la mairie, deux convois effectuent des tournées quotidiennes, entre centre-ville et plage, pour ramasser les déchets et vider les poubelles municipales. .
Les meneurs
La première mission du matin de ceux que l'on appelle les meneurs, est de préparer les chevaux. Un premier contact calme et posé, primordial dans ce métier formé à la conduite d’attelages de chevaux.
Quand on le prépare, on a le contact avec la main parce qu'il y a toujours une main qui touche le cheval pendant que l'autre est en train de le préparer et en fait ce contact là finit par créer le lien
Xavier, meneur de César
Et pourquoi dit-on meneur plutôt que cocher ? Simplement car le meneur incite le cheval à agir. Il lui donne des mouvements précis pour le diriger, ajouté à des ordres à voix haute. C'est comme cela que l'étroite relation homme-cheval s'instaure.
Un métier au fil du temps
On parle en temps parce que on va travailler à 7 km heure donc on va prendre le temps de travailler
Xavier, meneur
L'été, les touristes et le stress
Si ce drôle de convoi attire le regard émerveillé des enfants, qui arrivent à reconnaître les chevaux et les appeler par leurs noms à force de les voir passer. Il attise aussi les touristes pressés qui ne savent peut-être même pas qu'ils sont en vacances. Les voitures vrombissantes, coupent le passage, klaxonnent, et pire encore.
Sans parler de la quantité de déchets qui débordent en période estivale. Le quidam, se fiche de ce qu'il laisse. Que les sacs fassent 70 kg, ou qu'ils remplissent une poubelle avec un autre sac-poubelle ménager à l'intérieur.
Lorsque le beau temps a fait sortir les touristes de leur tanière, les collecteurs récupèrent jusqu'à 250 poubelles. Bien loin des 150 poubelles ramassées hors saison dans cette petite ville tranquille.
Les plus anciens, aiment s'arrêter, et parler avec Xavier, il y a du souvenir dans leurs paroles, comme un réseau social de l'oral plus que de l'écrit.
Le cheval est un vrai lien. C'est ce que j'ai découvert, qu'il avait cette chance de nous ouvrir les uns aux autres
Xavier, meneur
Si vous aimez les chevaux, montez à cru sur ce métier
Xavier faisait de la rénovation de l'habitat en matériaux écologiques, avant de se reconvertir. Une démarche choisie qui lui fait dire que lorsqu'il va au bord de la mer avec le cheval "c'est presque un petit paradis".
Et si ce métier vous plaît, sachez qu'ici à Saint-Gilles on recherche des saisonniers pour travailler avec César, Cora, Darius et les autres du 1er avril au 31 octobre.
Reportage vidéo de Juliette Poirier, Boris Vioche, montage Nathalie Saliou
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