Une tentative de vol d'un cheval comtois s'est produite dans le Jura, ce mardi 28 janvier, aux alentours de 4h du matin. La colère enfle du côté des propriétaires de chevaux en Franche-Comté, alors que trois animaux ont déjà disparu. Le propriétaire concerné témoigne.
Le 24 janvier dernier, nous nous posions la question de la présence en Franche-Comté d'une filière spécialisée dans le vol de chevaux de trait comtois (lire notre article). Cette hypothèse faisait suite à la disparition de trois chevaux comtois en un mois, entre fin décembre 2024 et fin janvier 2025. Nuage, Roxanne, Alouette... ces trois Comtois ont déserté leur prairie, au grand désarroi de leurs propriétaires.
D'après nos informations, une tentative de vol d'une jument de 12 ans s'est produite dans la nuit de lundi 27 à mardi 28 janvier, à côté de Dole, sur la commune d'Asnans-Beauvoisin. C'est en tout cas l'intime conviction d'Ivan Vercey, propriétaire de Câline, le cheval concerné. Une plainte a été déposée à la gendarmerie.
"Elle a forcément été sortie par quelqu'un"
"En entrant dans le pré, j'ai cherché Câline un peu partout, raconte Ivan Vercey au micro de notre journaliste Florence Petit. Ne la trouvant pas, j'ai fait le tour des clôtures. La voisine m'a interpellé en me disant qu'elle avait entendu du bruit dans la nuit et que les chiens avaient aboyé une grande partie de la nuit". Finalement, la jument n'est plus dans son pré, mais est retrouvée un peu plus loin cachée dans la forêt. Elle revient timidement à l'appel d'Ivan et se couche longuement près de lui, visiblement épuisée.
"Elle a forcément été sortie par quelqu'un puisque les clôtures ne sont pas endommagées et que le pré était fermé. On ne sait pas ce qu'elle a vécu...", explique Ivan Vercey, qui ne cache pas son exaspération. Pour le propriétaire, la tentative de vol est indéniable d'autant que des traces de pas et des branches cassées ont été retrouvées, signes d'une lutte potentielle entre l'animal et ses ravisseurs.
On a retrouvé la jument cachée dans le bois. Elle est revenue quand je l'ai appelée. Elle était traumatisée. À bout de force.
Ivan Vercey, propriétaire de la jument comtoise
Le cheval porte des traces de corde ainsi que des brûlures autour du cou Des poils de sa robe ont été arrachées. Un vétérinaire a été contacté pour faire constater les blessures. Ivan Vercey, particulièrement attaché à Câline, espère que sa plainte permettra aux enquêteurs de remonter jusqu'aux auteurs de ces vols. "Est-ce qu'ils ne vont pas revenir ? Il faut porter plainte, le signaler. Câline, c'est une rescapée. Mais pour les autres... Il faut démanteler cette filière", ajoute l'éleveur jurassien.
Que deviennent les chevaux volés ?
La question du devenir des chevaux dérobés est évidemment sur toutes les lèvres. Certains éleveurs craignent que leurs protégés ne terminent à l'abattoir. D'autres qu'ils soient envoyés dans des pays de l'Est de l'Europe pour travailler dans les champs.
En 2014, un cheval de trait comtois avait été retrouvé en Roumanie. Il était exploité pour les travaux agricoles. Il avait été dérobé dans le Jura en 2012, deux ans plus tôt. Cette année-là, huit vols avaient été recensés dans le Jura.
"Les voleurs terrorisent les gens qui ont des chevaux. On ne sait pas ce qu'ils deviennent. Câline est là, mais où sont les autres ? Dans quel état sont-ils ? Il faut punir les gens qui font ça", s'insurge Ivan Vercey. Ce dernier annonce renforcer la surveillance aux abords de son pré pour protéger au mieux Câline. "On n'a pas le choix", conclut-il, amer.