Conséquences de la loi RIST, qui limite le salaire des médecins intérimaires, le service obstétrique des Sables-d'Olonne est contraint de fermer ses portes, faute de médecins anesthésistes. Les femmes enceintes sont réorientées vers les autres hôpitaux du département.
Rosalia est une chanceuse, elle est l'un des derniers bébés nés à l'hôpital des Sables-d'Olonne, avant la fermeture du service obstétrique le 1er mai dernier.
"On m’a appelé la veille, pour me dire que la maternité allait fermer, raconte sa maman. Ça a dû me déclencher, le lendemain j'ai perdu les eaux. Heureusement pour moi, je ne suis pas montée à la Roche-sur-Yon".
À 20 jours du terme, Claudia Guesno n'aura pas le choix, ce sera l'hôpital départemental de la Roche-sur-Yon à une demi-heure de route. Elle est venue récupérer son dossier pour le transfert, non sans inquiétude.
"C'est perturbant dans le sens où je ne connais pas le CHD (centre hospitalier départemental), je ne savais même pas où aller si le travail commence. C’est plus loin de chez moi, il y a plus de circulation, ça a rajouté pas mal de stress", relate-t-elle.
Depuis juillet 2022 et le départ à la retraite des médecins anesthésistes, le service obstétrique des Sables d'Olonne fonctionne exclusivement avec des médecins intérimaires. Et tous ont déserté le service. Ils dénoncent la nouvelle loi (RIST) qui plafonne leur rémunération à 1 390 euros brut la garde de 24 heures.
Depuis lundi, la direction de l'hôpital est sur le pont pour trouver des solutions. "Certains ont accepté, a priori, mais ce n’est pas encore entériné, de passer par des contrats avec des agences intérim, dans le cadre de la loi RIST. D’autres ont accepté des contrats de type 2, qui prévoient une pratique en 48h avec des modes de rémunération qui peuvent être plus attractifs", explique Caroline Calmel, directrice déléguée du centre hospitalier.
"Un sale moment à passer"
La situation est jugée inadmissible par la municipalité. "On nous dit que c'est un sale moment à passer, mais moi, j'ai du mal à l’entendre quand on joue avec la santé des gens", s’insurge Florence Pineau, adjointe à la solidarité à la mairie des Sables-d'Olonne.
"On fait appel aux services de l’État, au ministère de la Santé, dont c’est la compétence, de remettre tout ce petit monde autour d’une table et que tout le monde se remette au travail", ajoute-t-elle.
Si aucun accord n'est trouvé d'ici à l'été, la situation risque d'être critique. En haute saison, la population des Sables d'Olonne est multipliée par cinq.
Pour l'heure, le service d'obstétrique est fermé jusqu'au 9 mai. "L’ensemble des activités du pôle mère/enfants perdure, y compris l’activité de pédiatrie", rappelle la directrice. "L’équipe de sage femmes et de gynécologues sont présents sur le site."