Après les urgences le week-end, la maternité des Sable d'Olonne ferme ses portes faute de médecin. Pour Yannick Moreau, le maire de la commune, c'est "la destruction pure et simple du système de santé continue". Il proposera une motion lors du prochain conseil communautaire "pour appeler le gouvernement à prendre ses responsabilités".
C'est un coup dur pour la commune vendéenne. Faute de personnel, de médecin notamment, la maternité des Sables d'Olonne est fermée depuis le 1er mai, et ce, pour une durée indéterminée. Jusqu'à nouvel ordre, les futures mamans devront se diriger vers un autre hôpital.
"Une trentaine de patientes sont concernées. "Elles ont été contactées individuellement pour choisir la maternité de leur choix, parmi les quatre autres maternités du département (CHD La Roche-sur-Yon, Clinique St Charles, CH Loire Vendée Océan, CH Fontenay-le-Comte). Certaines ont fait le choix d’établissements hors département", précise l'Agence régionale de santé.
Les accouchements ont été temporairement suspendus "suite à la défection de médecins remplaçants refusant dans l’immédiat le plafond de rémunération de 1390 euros par 24h", explique l'ARS des Pays de la Loire.
Si les accouchements sont suspendus, le pôle femme-mère-enfant reste ouvert pour les consultations, la préparation à l’accouchement, les échographies et les suites de couches, indique l’ARS.
"La destruction pure et simple de notre système de santé"
"Alors que nos urgences sont closes des week-ends entiers, c’est désormais notre maternité qui ferme ses portes pour une durée indéterminée, faute de personnel", déplore Yannick Moreau, maire de la commune.
Nous assistons à la destruction pure et simple de notre si précieux système de santé.
Yannick MoreauMaire des Sable d'Olonne
"Une trentaine de patientes doit trouver au dernier moment une solution pour accoucher ailleurs. Un stress qu’on leur inflige, un risque qu’on leur fait courir, un service public qui leur est volé. C'est intolérable !", précise le maire des Sables d'Olonne.
Abandonnés, les Sablais, comme des millions d’autres Français, sont en danger. Les professionnels de santé, qui tiennent le système à bout de bras, font face à une situation désespérante
Yannick MoreauMaire des sables d'Olonne
Le maire proposera une motion lors du prochain Conseil communautaire pour appeler le Gouvernement à prendre ses responsabilités. "L’accès aux soins est un droit fondamental ; l’État doit garantir la continuité du service public hospitalier et la sécurité des populations. Voilà ce que nous attendons en priorité : qu’il garantisse les missions impératives qui sont les siennes", conclut l'élu.
Une réalité "déjà alarmante"
Pour l'union syndicale CTGT santé et action sociale de Vendée, le département court à la catastrophe.
"La réalité est déjà alarmante : les fermetures ponctuelles ou le fonctionnement en mode dégradé des services d’urgence deviennent la règle (Fontenay, Les Sables…). On recense également entre autre la fermeture de la maternité des Sables d’Olonne, de services entiers de médecines (CHD), de soins de suites (Challans et CHD), de chirurgie et de psychiatrie (Challans et La Roche). Et la liste va s’étoffer. Les Ehpads ne sont pas en reste, déjà en nombre insuffisant, ils se voient contraint de limiter l’accueil de résidents par manque de personnel", explique la CGT
L’accessibilité aux soins sera toujours plus compliquée dans les mois à venir. La traduction de cette situation est une dégradation des états de santé pouvant aller jusqu’au décès inattendus et évitables.
CGT Santé et action sociale de la Vendée
Le Centre Hospitalier Côte de Lumière a réalisé à 570 accouchements pour l’année 2020, derniers chiffres publiés.
"Des négociations sont en cours avec les professionnels de santé intérimaires pour permettre la reprise des activités d’accouchement du CH Côte de Lumière dès que possible", ajoute l'ARS des Pays de la Loire.