Un spécimen très rare de homard bleu, pêché par un bateau de Saint-Gilles-Croix-de-Vie en Vendée, a été racheté par un mareyeur. Sa rareté lui sauve la vie, il va être relâché en mer.
Cette femelle homard va bientôt pouvoir couler des jours heureux dans une zone où la pêche est interdite. Un mareyeur vendéen, les Viviers de Noirmoutier, l'a racheté à la criée de Saint-Gilles-Croix-de-Vie.
"Nous avions conscience de sa rareté dont la couleur est le résultat d'une modification génétique", explique les Viviers sur leur page Facebook.
Un achat à prix d'or
C'est Lionel Collachot, le patron des Viviers de Noirmoutier qui a eu vent de ce homard bleu et qui l'a vu à la criée de Saint-Gilles-Croix-de-Vie.
"Il l'a acheté pour qu'on puisse la sauver et qu'elle vive", explique Clémentine Fortineau, en charge de la communication des Viviers, un achat à prix d'or, 55 euros le kilo, au lieu de 25 euros payés habituellement pour un homard "classique".
"À la base, on avait pensé à un aquarium, Le Croisic était d'accord, mais finalement le côté captivité ça nous dérangeait, on s'est donc dit pourquoi pas la relâcher dans son milieu naturel", explique Clémentine, "tout en évitant qu'elle soit repêchée".
Rien ne dit qu'elle ne va pas bouger, mais le but, c'est de sensibiliser les gens pour qu'elle soit relâchée si elle est de nouveau pêchée.
Clémentine FortineauLes Viviers de Noirmoutier
Avec l’aide de l’office de tourisme de l’île d’Yeu, le mareyeur de Saint-Gilles a trouvé une zone de pêche interdite autour de l’île pour la relâcher, "afin qu’elle puisse vivre une longue vie paisible et heureuse",
Reste à lui trouver un petit nom, l'équipe des Viviers, "qui veille attentivement sur elle, célébrera son baptême comme il se doit". Parmi les propositions des internautes : Schtroumpfette, Saphira ou Blue Belle.
La belle bleue sera relâchée ce mercredi 20 septembre avec l'aide d'un pêcheur de Saint-Gilles.
La couleur, une histoire de pigments
En 2017, des pêcheurs bretons avaient remonté dans l'un de leurs casiers en baie de Saint-Brieuc un homard jaune, spécimen encore plus rare. Il en existerait 1 sur 30 millions de spécimens (selon le Lobster Institute de l’université du Maine, aux États-Unis) contre 1 sur 2 millions pour le homard bleu.
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La carapace des homards contient un pigment orangé, de la famille des caroténoïdes. Ce pigment interagit avec une protéine, la crustacyanine, de couleur bleue.
Une anomalie génétique peut entrainer un excès de crustacyanine, le homard est alors bleu vif. A contrario, un manque de crustacyanine donne au crustacé une couleur plus orangée, voire jaune. Certains spécimens sont même blancs.