Le lycée EREA Jean d'Orbestier, un établissement qui accueille une centaine d'élèves en difficulté scolaire et sociale ne rouvrira pas à la rentrée de septembre 2021. Les personnels ont appris la nouvelle ce vendredi matin 12 février.
La nouvelle de la prochaine fermeture a fait l'effet d'une bombe ce matin vendredi matin 12 février parmi les personnels du lycée EREA (Établissement Régional d'Enseignement Adapté) Jean d'Orbestier, à Château d'Olonne, commune des Sables-d'Olonne. Le lycée Jean d'Orbestier est un établissement particulier qui accueille une centaine d'élèves en difficulté.
Depuis plusieurs mois l'ambiance est délétère dans cet établissement entre la direction et les personnels. La proviseure avait reçu des menaces de mort. Des plaintes avaient été déposées "sans qu'on sache très bien quelle est leur réalité" indique le syndicat SUD-Éducation. Des enseignants ont été entendus par les enquêteurs.
L'annonce de la fermeture de l'établissement a été faite hier par le secrétaire général de la Direction des Services Départementaux de l'Éducation Nationale (DSDEN) lors d'une réunion du Conseil d'Administration. Ce que ne nous pas confirmé le rectorat de Nantes. Mais que confirment des enseignants joints au téléphone.
L'EREA est un établissement scolaire particulier, financé à la fois par l'Éducation Nationale et le Conseil Régional des Pays de la Loire.
Le Conseil régional des Pays de la Loire, qui a en charge la propriété et l'entretien des lycées indique avoir été averti de la décision des services de l'État. "Nous constatons la décision à la condition que des solutions soient trouvées pour les enseignants comme pour les élèves, ce qui est le cas" indique Hubert Jamault le directeur de cabinet de la présidence du Conseil.
L'enquête de l'État, que nous n'avons pas pu consulter, pointerait des disfonctionnements très lourds, comme un très fort absentéisme, des faits de violence grave, qui ne permettent plus de continuer l'accueil des élèves, et l'activité d'enseignement, dans des conditions normales.
À la fois collège et lycée, l'EREA dispose également d'un internat destiné à des élèves socialement fragiles. "Depuis plusieurs années nous avons subi des réductions de budget, des réductions d'effectifs, parmi les enseignants ou le personnel de service, comme la lingère de l'internat, ou un demi-poste d'infirmière" précise Sud.
Plus récemment un enseignant a fait l'objet d'un licenciement le 24 décembre dernier. Licenciement contesté par les syndicats devant le Tribunal Administratif.
Début janvier, la proviseure aurait reçu des menaces de mort, déclenchant une série de plaintes et augmentant le malaise parmi le personnel.
Le syndicat SUD indique avoir alerté à plusieurs reprises le rectorat sur les dangers encourus par les enseignants, "6 personnes sont en arrêt de travail du fait des conditions d'emploi (burn out), certains parlent d'idées suicidaires, la tension est extrême, le rectorat le sait et jusqu'à présent n'a rien dit ou fait".
D'évidence, il a décidé d'agir mais pas dans le sens espéré par les personnels.