La mairie des Sables d'Olonne a annoncé la disparition de Marcel Hordenneau ce lundi matin. Il allait avoir 98 ans le 1er mai. C'était un infatigable témoin de la déportation qu'il avait connue pendant la Seconde guerre mondiale.
"Marcel était un homme d'exception". Le maire actuel des Sables d'Olonne, Yannick Moreau, a rendu hommage ce lundi à Marcel Hordenneau sur la page Facebook de la commune. Celui qu'il présente comme une "figure sablaise" était président ce l'amicale sablaise des déportés et c'était surtout un infatigable témoin de la déportation.Témoin auprès des jeunes
Nous l'avions rencontré en janvier 2018 lors d'une des nombreuses rencontres qu'il animait pour parler de son expérience. Depuis 2014, il n'hésitait pas à raconter sans détours les sévices subis pendant cette sombre période nazie.En 1943, l'astreinte au Service de Travail Obligatoire avait envoyé le jeune vendéen en Allemagne et en Pologne. Résistant au caractère bravache, il avait été jeté en prison pour acte de rebellion.
Il échappait à la peine capitale mais il se retrouvait au bagne et allait subir de nombreuses tortures. Les cheveux attachés avec une ficelle, il se souvenait de ce crochet glissé entre l'attache et son cuir chevelu. "Je me suis retrouvé les pieds à 10 ou 20 cm du sol. A chaque fois qu'il frappait, je me balançais. J'avais l'impression que la peau du crâne se décollait. J'ai dû m'évanouir."
Raconter inlassablement à des jeunes collégiens ou lycéens, c'était son dernier combat.
Voir le reportage sur Marcel Hordenneau au lycée Jean XXIII des Herbiers (9 janvier 2018)