Clarisse Crémer est arrivée aux Sables d'Olonne ce mercredi après-midi à 16h44. Elle est la première femme à boucler cette édition 2020-2021 du Vendée Globe et la plus rapide du monde sur monocoque.
Clarisse Crémer est la première femme de cette flotte du Vendée Globe 2020 à franchir la ligne d'arrivée. Elle a coupé cette ligne ce mercredi 3 février à 16h44'25" après 87 jours 2 Heures 24 minutes et 25 secondes passés en mer.
C'est une place de 12e que prend la navigatrice de Banque Populaire X. Elle est entrée dans le chenal du port des Sables d'Olonne vers 17h50.
"J'hallucine complet, c'est génial", a-t-elle lancé lors de sa remontée du chenal aux Sables d'Olonne devant la foule venue l'accueillir.
Je ne sais pas si je dois rire, pleurer après trois mois en mer c'était impressionnant"
"Merci, merci, merci" a lancé Clarisse Crémer aux organisateurs qui, malgré la pandémie, ont maintenu l'épreuve.
"Bravo Clacla", Martine et Christophe, ses parents, l'avaient accompagné lors du départ le 8 novembre dernier en courant le long du chenal des Sables, ils étaient là à l'arrivée avec leur banderole pour accueillir leur navigatrice de fille.
Clarisse Crémer est la première femme à passer sous la barre des 90 jours de course sur un Vendée Globe. Ellen Mac Arthur en avait fini avec l'Everest des Mers en 94 jours et 4 heures.
La course de Clarisse Crémer
Clarisse Crémer a parcouru les 24 365.74 milles du parcours théorique à la vitesse moyenne de 11.66 nœuds.
Sa distance réellement parcourue sur l’eau est de 27 697.07 milles à 13.25 nœuds de moyenne.
"Je prends cher depuis 24 heures"
L'approche des Sables-d 'Olonne a été compliquée pour Clarisse Crémer au vu des conditions météo, avec "une dépression (qui) vient jouer les trouble-fête sur l’arrivée".
"C’est un petit peu particulier, je prends cher depuis 24 heures en termes de météo, avait-elle annoncé à la vacation de 11 heures mardi matin, j’avais presque 40 nœuds et pas mal de mer.
"Je n’avais encore jamais fait ça sur une course, mais je suis en train de ralentir, pour essayer d’arriver demain après-midi. Je fais des routages pour essayer d’arriver à une heure donnée et suivre une vitesse, c’est un nouvel exercice. C’est plus agréable de pouvoir foncer vers la ligne en se disant que plus on va vite et plus vite on aura fini, là c’est un peu différent".
"Pas grand chose qui peut remplacer la navigation"
Clarisse Crémer est née le 30 décembre 1989 à Paris mais vit en Bretagne, à Locmiquélic dans le Morbihan.
Étés à Carnac, stages au yacht-club, première régate lors du trophée des lycées, la voile n'est d'abord pour elle, qu'un "passe-temps de parisienne en vacances".
Elle fait une prépa HEC, avant d'intégrer la plus grande école de commerce française. C'est là qu'elle commencera à enchaîner les sorties en mer, notamment en régate, "entre les courses et les convoyages, je passais plus de temps sur l’eau que sur les bancs de l’école."
Vient ensuite la navigation en classe Mini. En 2017, elle enchaine deux victoires sur la Mini-Fastnet, avec Erwan Le Draoulec, et la Transgascogne et s'offre la deuxième place de la Mini-Transat. La même année, Clarisse Crémer est vice-championne de France Espoir Course au Large.
En 2018, elle intègre le circuit Figaro avec une 14e place de la Transat AG2R aux côtes de Tanguy Le Turquais, son compagnon dans la vie. Passée pro, elle participe à la Solitaire du Figaro.
La même année, désormais sur Imoca, Clarisse Crémer s'offre la 3e place de la Fastnet Race aux côtés d'Armel Le Cléac'h, vainqueur du Vendée Globe 2016. Les deux skippers décrochent la 6e place de la Transat Jacques Vabre sur Banque Populaire X.
Clarisse doit ensuite se préparer pour son premier Vendée Globe.
"Il n'y a pas grand chose qui peut remplacer la navigation, nous avait-elle confié en avril dernier alors qu'elle se préparait en plein confinement, j'ai hâte de me prendre des vagues dans la figure". Après 87 jours en mer, la navigatrice sera très certainement ravie de retrouver la terre ferme et les siens.