L'affaire fait grand bruit depuis mardi. Clarisse Cremer est soupçonnée d'avoir reçu l'aide extérieure de son compagnon et navigateur Tanguy Le Turquais lors du dernier Vendée Globe. La navigatrice sort ce jeudi de son silence via les réseaux sociaux.
"Je tiens à réagir aux récentes accusations qui ont été portées à mon encontre ces derniers jours", écrit ce jeudi matin la navigatrice Clarisse Cremer, dont le nom circule dans l'affaire d'une suspicion de routage sur le dernier Vendée Globe.
Dans des échanges sur Whatsapp avec son compagnon Tangy Le Turquais, alors qu'elle était en mer surle Vendée Globe, la navigatrice discute des conditions météo du moment.
Voir cette publication sur Instagram
"Je n’ai jamais triché"
L'article 4.3.1 de l'avis de course du Vendée Globe 2020 stipule que le skipper ne peut recevoir d’assistance ou d’aide extérieure.
Ceci concerne toute "assistance météorologique personnalisée". Il ne peut donc pas recevoir de fichiers météo "ayant reçu une intervention humaine après sortie du modèle par un organisme météorologique gouvernemental officiel".
Le routage "venant de l’extérieur du bateau et permettant la compréhension des différentes situations météorologiques et le choix de la ou des routes à suivre ou à ne pas suivre, à l’exception des sources d’informations météorologiques autorisées dans cet AC", est interdit.
"Ces échanges ont eu lieu sur mon téléphone du bord, propriété de mon ancienne équipe, que j’ai laissé accessible à tous dès mon arrivée à terre, conformément aux règles, se défend Clarisse Cremer, je n’ai jamais triché, je n’ai jamais eu une quelconque volonté d’enfreindre une règle au fil de ce tour du monde de 87 jours".
LIRE AUSSI. Vendée Globe 2020. "Tu en penses quoi de la petite dép ?", une suspicion de routage sur un des Imoca
"Tu en penses quoi de la petite dép ?"
Dans ces messages, Clarisse Cremer échange au sujet des prévisions météo mais estime que dans ces "échanges qui relèvent essentiellement de l’intimité d’un couple, Tanguy ne me donne jamais la moindre information que je n’ai déjà"
"Tu en penses quoi de la petite dép (dépression, NDLR) de mercredi matin toi ?"
Message de Clarisse Cremer à Tanguy Le Turquais
"De ce que je comprends, le gros de la houle (les 8 mètres) vient toujours de l'ouest, peut-on lire sur l'un des messages reçus par Clarisse Cremer, mais demain midi tu as résidu de NNW, 2 mètres max. Donc mer en arrière de la dép qui passe à ton nord. Mais tu auras pas la mer de face. La houle viendra bien de l'ouest. Cependant ça, c'est à toi de décider. Moi ça ne me pose aucun souci que tu ralentisses cette nuit."
"Yes mais si j'attends il faut que j'attende vraiment longtemps, répond la navigatrice, c'est ça qui est dur. Bon, je vais voir. Je verrai demain quand la mer commence à se lever."".
Aujourd'hui, Clarisse Cremer se défend d'avoir reçu une aide quelconque.
"Aucune conversation avec lui n’a contribué à ce que je change de trajectoire ou que je fasse un choix stratégique qui aurait eu un impact sur ma course, estime la navigatrice, j’ai toujours fait tous mes choix de performance seule et sans assistance, conformément aux règles".
"Le droit de porter plainte le cas échéant"
Clarisse Cremer se dit "outrée de l’écho que peuvent avoir des dénonciations anonymes sans même s’interroger sur les fondements réglementaires, ni sur le contexte de ces messages" et "scandalisée par la façon dont ces captures d’écrans sont montées en épingle pour élaborer des conclusions hâtives et fausses, qui outrepassent totalement les enquêtes officielles, et qui nous portent déjà préjudices".
La navigatrice de 34 ans s'interroge également sur le timing de cette affaire.
"Trois ans après la fin du Vendée Globe, on ne peut que s’interroger sur les motivations et le timing de cette divulgation anonyme et nous nous réservons le droit de porter plainte le cas échéant".
"Pour ma part, je me tiens bien sûr à la disposition de la Fédération française de Voile et du Vendée Globe afin d’analyser nos échanges en toute transparence", conclut Clarisse Cremer.
Mardi, la FFV avait annoncé dès mardi la désignation d'un "nouveau jury de course prochainement".
"Ce jury pourra entendre les différentes parties prenantes et éventuellement en faire un rapport. Nous serons alors en mesure de décider si nous entamons des procédures disciplinaires", expliquait mardi Jean-Luc Denechau, le président de la FFV.
Retrouvez-nous sur nos réseaux sociaux et sur france.tv