Ils sont déjà 11 marins à avoir bouclé leur Vendée Globe. 80 jours ou plus passés au milieu des océans, une épreuve pour eux mais également pour leur bateau. Des embarcations malmenées, victimes pour certaines d'avaries plus ou moins graves.
Maxime Sorel revient de loin. Pour sa première participation, le trentenaire à bouclé son Vendée Globe, malgré toutes les avaries subies.
Un sacré tour de force pour un bateau qui n'était jamais allé au bout d'un tour du monde et qui menaçait de se casser en deux après le passage du cap Horn.
"En fait, ça c'est le pont du bateau, la structure, qui s'est fissurée sur le dessus suite à des plantés dans les vagues, montre Maxime Sorel, quand le bateau accélère très très fort, parfois il vient planter dans la vague, et il y a beaucoup de contraintes sur le pont, ce qui fait que là, ça a été une lourde chirurgie pour le réparer, compliquée à faire à bord et surtout pas très rassurante parce que ça peut s'agrandir, et du coup, casser encore plus".
Pour son équipe technique, les avaries plus ou moins importantes sont le lot de tous les skippers, sur des bateaux qui recherchent de plus en plus à gagner en légèreté pour être plus performants.
"Faire un bateau pour courir un Vendée Globe sans aucune avarie, on est tout à fait capable de le faire, ce serait un bateau qui ferait 15 tonnes et qui mettrait 125 jours à faire le tour du monde, explique Philppe Laot, directeur technique V&B Mayenne, aujourd'hui, on est plutôt sur des objectifs à 70 jours avec des plateformes qui font 8 tonnes. Donc, forcément, il y a des petites casses et il y a quelque chose à réparer sur la route".
Mais ceux qui ont payé le plus lourd tribut, ce sont les bateaux à foils. Sur les 8 abandons, 7 sont des foilers.
Pour le directeur de course, c'est sûr, des ajustements doivent être faits, mais pour lui le confinement a aussi empêché les skippers de bien connaitre leur bateau et ses limites.
"Il a fallu faire des chantiers rapides d'été, pour être prêts au mois de septembre, et venir ici tout de suite pour se préparer aux Sables d'Olonne, explique Jacques Caraës, un bateau idéal c'est celui qui a vraiment le temps de naviguer pour tout verrouiller, tout valider. Casser ce qu'il y avait à casser et surtout ne pas casser pendant la course" .
Pour autant, 80% de bateaux ont dépassé le Cap Horn, soit le meilleur pourcentage jamais réalisé malgré une compétition exacerbée. Résultat d'équipes techniques de plus en plus qualifiées et professionnelles.
Ecureuil d'Aquitaine II vs Maitre Coq IV
En 1990, Titouan Lamazou boucle le premier Vendée Globe en 109 jours 8 heures 47 minutes 55 secondes sur Ecurueil d'Aquitaine II. Le monocoque a été conçu par Luc Bouvet et Olivier Petit et construit par les Chantiers Capitaine Flint.
Le monocoque vainqueur pèse 11 tonnes, a un tirant d'eau de 3,9 m et une voilure de 235 m² au près, 475 m² au portant.
Trente ans plus tard, Yannick Bestaven, la vainqueur de l'édition 2020-2021 du Vendée Globe, a bouclé son tour du monde en 80 jours 3 heures 44 minutes et 46 secondes, après décompte du temps de compensation de 10h15 qui lui a été accordé par le jury, suite à son déroutage pour rechercher Kevin Escoffier sur PRB dans la nuit du 30 novembre.
Maitre Coq IV, le bateau à bord duquel le Nazairien a bouclé son tour du monde, est un plan Verdier - VPLP. Il pèse 8 tonnes. Sa voilure fait 310 m² au près, 550 m² au portant, avce un tirant d'air de 29m. Il a un tirant d'eau de 4,50 m et est équipé de foils.