Des restaurants et des hôtels fermés, des commerces déserts... Aux Sables-d'Olonne, on est bien loin des retombées habituelles d'un Vendée Globe. Pour beaucoup d'habitants, le Covid 19 aura complètement gâché la fête.

Près des pontons, le brouillard s'est levé, cédant la place à une pluie fine et continue qui s'insinue dans les vêtements et les chaussures. Dans quelques heures, les premiers Imoca franchiront la ligne d'arrivée, mais la ville est déserte. 

Face à la gare, un bar tabac vend des cafés à emporter, des boissons fraîches, des cigarettes. Les hauts parleurs diffusent une chanson joyeuse, "C'est l'amour à la plage", mais on sent bien que le coeur n'y est pas. "De toutes façons, il n'y a pas eu de Vendée Globe, c'est zéro", lance le patron, Jean-Yves Chantepie. Des rubans rouges et blancs barrent l'accès à la salle, il ne voit pas vraiment la différence avec le confinement qui marquait le départ. "En plus, il y a la météo !" maugrée-t-il.
 

On sent les gens plus réticents

Dehors, quelques passants pressent le pas sous leurs parapluies. Dans ce quartier proche de la gare, il n'y a guère que devant le laboratoire qu'on fait encore la queue, pour des tests Covid. Juste à côte, la grande librairie est quasiment déserte. Un enfant passe pour demander des affichettes du Vendée Globe, celles qu'on trouve normalement au village, fermé depuis le mois d'octobre. Mais le gérant, Joachim Correia, n'a pas le sentiment d'avoir manqué le rendez-vous. Les livres, une dizaine cette année, se sont bien vendus.

"Il y a moins de monde pour les dédicaces, on sent les gens plus réticents. Mais le départ, avant Noël, ça a donné aux gens des idées de cadeaux." La foule habituelle des visiteurs ne manque pas au libraire : pour leurs achats, les touristes s'aventurent rarement aussi loin des pontons. Il regrette tout de même certaines rencontres. Il y a quatre ans, François Gabart était passé ici, en trottinette. 
 

D'habitude, l'équivalent d'une saison estivale

Près de la gare, la boulangerie est elle aussi déserte. Ici, le Vendée Globe se traduit en formules déjeuner, en goûters, en boissons. "L'équivalent d'une saison estivale", dit la vendeuse, désabusée. Sur la porte, un panneau annonce une promo quotidienne, les 30 dernières minutes avant le couvre-feu.

Situé au plus près des pontons, l'hôtel Ibis travaille encore, avec les journalistes, les équipiers et les sponsors, qui compensent à peu près l'absence des touristes. Quant au village du Vendée Globe, l'activité s'est concentrée autour du PC course. Au rez-de chaussée règne une concentration masquée. Loin du brouhaha habituel, on partage à voix basse les dernières informations sur les heures d'arrivée et le départ des bateaux presse.

Vêtus d'une polaire rouge, des bénévoles veillent au bon fonctionnement de cette ruche. Certains auront la chance de saluer les vainqueurs. Ils seront 302, sur le bord du chenal, pour une haie d'honneur dans le respect des règles sanitaires. Dans la nuit, des croix blanches ont été installées le long des quais, marquant l'espace de quatre mètres entre les bénévoles.

Une concession obtenue de haute lutte par la mairie des Sables-d'Olonne, alors que le préfet voulait imposer le huis clos. Dans l'urgence, le message est passé, dans les cercles nautiques et les associations. Les premiers à avoir répondu ont été retenus, à condition d'avoir moins de 65 ans. 

Ils seront là, masqués, à quatre heures du matin, pour acclamer les premiers Imoca qui boucleront ce tour du monde, vraiment pas comme les autres.

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