Ce jeudi midi à Paris, le Vendée Globe tient sa conférence de présentation dans un contexte inédit, celui de la pandémie de covid-19. Nous nous sommes entretenus avec Yves Auvinet, à la tête de l'organisation. Il nous dévoile le visage de cette édition 2020.
Ce jeudi midi, se tient à Paris la conférence de présentation du prochain Vendée Globe, une édition qui se déroulera dans le contexte particulier de pandémie de covid-19 susceptible de toucher tout un chacun.
Ainsi, Yves Auvinet, le président du conseil départemental de Vendée et de la SAEM Vendée, la Société Anonyme d’Economie Mixte, organisatrice de la course, a lui-même été diagnostiqué cas contact covid, conséquence : il est privé de cette conférence de présentation.
Et la grande question que tous les amoureux du Vendée Globe se posent aujourd'hui : quid de l'accueil du public cette année ?
A l'heure actuelle, la jauge est celle définie au niveau national : 5 000 personnes en simultané sur un événement, "ce qui va sûrement nécessiter une inscription au préalable dans une tranche horaire chaque jour pour permettre la gestion de ce flux".
Quant aux pontons et skippers, ils seront sous haute surveillance.
Des mesures sanitaires renforcées
Avant une grande course en solitaire, les skippers ont pour habitude de prendre des précautions sanitaires afin d'éviter de faire monter à leur bord un invité plus qu'encombrant type microbe, bactérie ou virus. Cette année, les précautions seront doubles."Le protocole sanitaire, qui n'est pas totalement abouti, est bien avancé, a précisé Yves Auvinet, pour l'ouverture du village, on tient compte de tous les paramètres que nous avons aujourd'hui en France et en Vendée".
Bien entendu "un protocole spécifique aux skippers" est en cours d'élaboration.
"Nous sommes sur un confinement d'avant course ce qui va leur permettre d'être très protégés ainsi que leur staff et leur famille", a précisé Yves Auvinet.
Selon nos informations, une période de confinement strict de 5 jours avant le départ leur sera imposé à compter du 3 novembre.
"Le séjour en maison individuelle ou appartement doit être préféré au séjour en hôtel afin d’éviter les rencontres. De même, les repas pris sur place sont préférables aux repas en restaurants", précise l'organisation du Vendée Globe dans une note que nous avons pu nous procurer, rédigée par Jean-Yves Chauve, le médecin de la course.
Les organisateurs entendent ainsi prendre toutes les précautions pour éviter que la covid-19 ne vienne jouer les trouble-fêtes sur les pontons aux Sables d'Olonne.
Autoquestionnaire et test PCR
Au préalable, en amont de son arrivée, chaque skipper devra se soumettre à un auto-questionnaire et confirmer par sa signature l’exactitude des réponses qu'il aura apportées.S'il répond "Oui" à l'une des questions, il sera tenu de suivre une consultation médicale préalable avec un médecin qui jugera alors de la nécessité ou non d’examens complémentaires.
Une fois sur site, les skippers seront également soumis à un premier test PCR le 3 novembre puis un second "si possible le 8 novembre au matin, jour du départ ou sinon la veille au soir en fonction de la latence pour obtenir les résultats".
Une mesure de température frontale par infrarouges sera effectuée chaque matin à l’entrée du site à partir du 3 novembre.
"En cas d’élévation de la température (>38) l’accès au site sera interdit tant qu’un avis médical validant l’accès n’aura pas été fourni" ajoutent la note de l'organisation, qui précise que "ces mesures s'ajoutent aux précautions usuelles de distanciation, au port systématique du masque chirurgical et au lavage périodique des mains".
Ce dispositif concerne chaque skipper mais aussi chaque membre de son équipe, sa famille et les concurrents remplaçants.
Test sérologique
Le skipper devra également se soumettre à un test sérologique effectué 48h avant le départ."Cela peut fournir des preuves d'une éventuelle exposition antérieure à la COVID-19 et le degré d'immunité. C'est un facteur diagnostic médicalement pertinent si le participant devient symptomatique après le départ", précise l'organisation.
Mais le parcours du combattant ne s'arrête pas là pour le skipper puisqu'un examen médical lui sera demandé "le matin du départ à la recherche de tout signe évocateur d'une contamination".
"La validation des différents examens sera téléchargée sur un dossier personnalisé accessible aux responsables du filtrage par codebarre à partir du pass remis à chaque personne lors de son inscription à son arrivée sur le site. En cas de non-respect, l'accès aux sites sécurisés ne pourra s'effectuer", poursuit l'organisation.
En cas de contamination
Un skipper touché par la covid-19 ne pourra prendre le départ du Vendée Globe."Si un remplaçant est prévu, celui-ci pourra se substituer sous condition qu'il ait suivi les mêmes procédures et qu'il ne présente aucune suspicion de contamination", précise la note de l'organisation.
Dans le cas où serait touché un membre de la garde rapprochée du skipper, staff, famille, le navigateur devra attendre cinq jours avant de pouvoir prendre le départ de la course, "temps nécessaire pour effectuer 2 PCR et s'assurer à minima du risque réel d'une contamination".
La décision finale devrait être prise à l'automne au vu de ce que sera alors la situation de la pandémie.Honnêtement, je pense qu'aujourd'hui nous sommes capables de faire partir le Vendée Globe dans de bonnes conditions
"Si les choses devaient se décanter en positif ou en négatif, nous adapterons le protocole, en lien avec les instances", a poursuivi Yves Auvinet.
Le Vendée Globe 2020 s'élancera des Sables d'Olonne le dimanche 8 novembre prochain à 13h02.
► Suivez le live de la conférence de présentationQuel beau message cette épreuve au mois de novembre après ce que nous venons de traverser