Beaucoup pensaient que l'actuel leader du Golden Globe serait contraint à l'abandon, mais en fait l'inoxydable vendéen a décidé de rester en course et de réparer lui même son mât endommagé. Il espère ramener son "bateau blessé" aux Sables-d'Olonne.
Décidément, Jean-Luc Van den Heede, 73 ans, n'est pas homme à jeter l'éponge à la moindre avarie. Depuis lundi, le navigateur le plus expérimenté de cette course autour du monde à l'ancienne faisait route vers Valparaiso au portant et sans voilure. Il comptait s'arrêter pour renforcer le mât de son Rustler 36.S'il avait fait escale dans le port et s'il avait demandé assistance, le skipper vendéen aurait été disqualifié alors qu'il dominait l'épreuve avec 1900 milles d'avance sur son plus proche poursuivant, le hollandais Mark Slats.
Voir la position des concurrents.
A l'approche des côtes chiliennes, et à l'abri des vents violents, VDH a décidé de se débrouiller tout seul pour retendre ses haubans et solidifier son mât.
L'essentiel de la Vacation radio de VDH le jeudi 8 novembre.
J'ai largement eu le temps de réfléchir à ma situation pendant ces quatre jours de tempête en fuite en cape sèche (220 miles perdus vers le Nord). La tenue de mon mât est aujourd'hui extrémement précaire suite à mon chavirage. Si je
m'arrête faire une réparation, elle ne sera que provisoire. Pour que Matmut continue à naviguer il faudra à plus ou moins long terme changer pour un nouveau mât neuf.
J'ai donc décidé "pour sauver mon âme" (dixit Moitessier) de continuer ma route sans escale et de mettre le cap sur Les Sables d'Olonne.
Dès que la mer le permettra je monterai dans le mât afin de le sécuriser le mieux possible avec les moyens du bord. Si je démâte, j'ai comme tous les concurrents un gréement de fortune qui me permettra de rejoindre un port en toute autonomie. Je ne suis plus en mode course mais en mode convoyage en sécurité. Ce n'est pas la première fois que je tenterai de ramener à bon port un bateau blessé. Et si par miracle j'arrive aux Sables, peu m'importe le classement,
tout au moins j'aurai essayé. Je croise les doigts et remercie tous ceux qui m'aident dans cette aventure. Le message a été transmis grâce au réseau des radioamateurs et du "Collectif Terre et Mer" qui est notre seul moyen de communiquer avec la terre et qui fournit à tous les concurrents les situations météo. Je les en remercie chaleureusement."
Le navigateur français Bernard Moitessier avait marqué la première édition de la Golden Globe en 1968 Van den Heede naviguait dans des creux de 11 mètres et avec des vents à 65 noeuds, lorsque son monocoque s'est couché à 150°. L'axe transversal des plaques de connexions qui retenait les quatre bas haubans avait été endommagés dans la tempête mais le mât n’était pas tombé. Les haubans s'étaient juste distendus.
VDH reste donc en course et c'est une bonne nouvelle.