Une messe a été célébrée, ce mardi 10 août à Saint-Laurent-sur-Sèvre, pour rendre hommage au père Olivier Maire. La veille un homme s'est rendu à la gendarmerie indiquant l'avoir tué.
L'heure est au recueillement ce mardi 10 août à Saint-Laurent-sur-Sèvre. La messe du matin, célébrée dans la basilique de la commune en hommage au père Olivier Maire, a réuni plus d'une centaine de personnes.
Le père Paulin Ramanandraibe, recteur de la basilique ouvre la messe, en annonçant le décès du père Olivier Maire. Emu, il a du mal à retenir ses larmes. Il remarque que le 10 août correspond à la fête de la paroisse : c'est le jour de la Saint Laurent. "Olivier Maire est aussi un martyr", dit le prêtre devant les fidèles.
L'homme qui s'est accusé du meurtre du père Olivier Maire est Emmanuel Abayisenga. Le présumé incendiaire de la cathédrale de Nantes, après avoir été placé en garde à vue, a été interné d'office en hôpital psychiatrique.
Rappel des faits
Le drame est survenu dans la matinée du lundi 9 août 2021. Un homme se présente aux gendarmes et indique avoir tué un prêtre. Il s'agit du père supérieur de la communauté des frères missionnaires Montfortains, à Saint-Laurent-sur-Sèvre en Vendée. Le corps du père Olivier Maire, âgé de 61 ans, a été retrouvé dans une chambre de la communauté a indiqué dans l'après-midi, Yannick Le Goater, le vice-procureur de la République à La Roche-sur-Yon.
Selon les premiers éléments de l'enquête, la victime est décédée après avoir reçu des coups. Une autopsie devrait permettre de préciser les causes de cette mort.
Le principal suspect placé en garde à vue
L'homme, âgé d'une quarantaine d'années, s'est rendu à la gendarmerie de Mortagne-sur-Sèvre dans la matinée du lundi 9 août pour avouer le meurtre. Il s'agit du sacristain bénévole de nationalité rwandaise, mis en examen pour l'incendie à la cathédrale de Nantes le 18 juillet 2020.
Incarcéré plusieurs mois, il avait été remis en liberté sous contrôle judiciaire en juin dernier dans l'attente de son procès. L'auteur présumé des faits sortait d'un séjour en hôpital psychiatrique et était hébergé par la communauté des frères missionnaires Montfortains depuis le 31 mai.
Tout mon soutien aux catholiques de notre pays après le dramatique assassinat d’un prêtre en Vendée. Je me rends sur place.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) August 9, 2021
En fin d'après-midi lundi, Gérald Darmanin s'est rendu sur place. "S'en prendre à un prêtre, c'est s'en prendre à l'âme de la France", a t-il déclaré. Puis ajoute : "Le moment ne doit pas être à la polémique mais aux condoléances".
La polémique politique derrière le drame
La sphère politique a rapidement réagi sur les réseaux sociaux. Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national, a rapidement réagi sur Twitter. "En France, on peut donc être clandestin, incendier la cathédrale de #Nantes,
ne jamais être expulsé, et récidiver en assassinant un prêtre", a-t-elle écrit, y voyant la "faillite complète de l'Etat et de Gérald Darmanin".
Le ministre de l'Intérieur a rapidement répliqué sur le réseau social : "Cet étranger n'était pas expulsable malgré son arrêté d'expulsion tant que son contrôle judiciaire n'était pas levé". Il a accusé Marine Le Pen de "polémiquer sans connaître les faits".
La réaction du ministre de la Justice
Une commune sous le choc
Le père Olivier Maire, était réputé pour être un homme avec le cœur sur la main. Sa disparition est un choc à Saint-Laurent-sur-Sèvre. "Quand il venait chercher du pain, il était toujours agréable", se souvient une boulangère. "Je ne vois pas ce qu'il a pu faire de mal dans sa vie pour mériter ça ", regrette un autre habitant.
Le prêtre était le supérieur provincial des missionnaires de France. L'homme participait activement vie de la commune. Un autre habitant, ému, confie : "Il ne va pas disparaître, je l'ai tellement connu en profondeur que pour moi, il reste présent. Il était l'âme de Saint-Laurent".