Aux Sables d'Olonne, la mer a envahi plusieurs établissements de plage lors du passage de la tempête Patricia. Les murs de sable de plusieurs mètres ont été balayés par le phénomène, exceptionnel en plein été, des vents violents cumulés à la houle et à une grande marée.
"C'est un Xynthia d'été." Delphine Mercier, gérante d'une école de surf, compare le phénomène du mercredi 02 août avec la tempête meurtrière du 28 février 2010. Comme pour Xynthia, le phénomène de grandes marées s'est cumulé avec des vents violents de 40 noeuds et une houle de trois mètres cinquante. A marée haute, un cocktail redoutable auquel rien ne résiste.
"On a tout fait pour se protéger à la pelle, mais le mur n'a tenu que la moitié de la première marée", raconte Delphine Mercier. Cela faisait plusieurs jours que les prévisions météo commençaient à se dégrader, le club de surf avait lancé un appel aux bénévoles pour monter un mur de sable afin de protéger l'établissement. Trois mètres de haut, deux mètres d'épaisseur, qui n'ont pas empêché la mer d'emporter les racks à planches de surfs, les escaliers et les pilotis de la terrasse.
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"On aura beau faire des murs de sable, quand l'océan décide d'être violent, on ne peut rien y faire" conclut la gérante, qui pense que son établissement a été sauvé par ses pilotis. "L'eau est passée dessous."
Plus loin, le restaurant la Voile Blanche a eu moins de chance. Soulevant le rideau de fer, la mer est entrée dans l'établissement, emportant les chaises, les tables, les transats et les parasols. Des pertes que le patron estime aux alentours de 400 000 euros. La saison s'arrête là pour cet entrepreneur qui a lancé une cagnotte sur les réseaux sociaux, en attendant de savoir s'il sera remboursé par l'assurance.
6 restaurants touchés aux Sables d'Olonne
La ville des Sables d'Olonne estime que 6 établissements ont été impactés, à différents degrés. Toute la journée de mercredi, les pelleteuses avaient pourtant dressé des merlons de plusieurs mètres de sable face aux restaurants de plage. Payés par les concessionnaires, ils n'ont pas résisté à la première marée de 18 heures. Dans la nuit, jusqu'à deux heures du matin, la mairie a donc prêté main forte pour reconstituer les protections avant la seconde grande marée.
Malgré les dégâts, la ville souligne que ce type d'événements en plein été demeure exceptionnel. Aux Sables d'Olonne, les restaurants de plage sont démontés pendant les grandes marées d'hiver, lorsque les vagues tapent contre le remblai. Ce n'est pas le cas dans la baie de La Baule, où certains établissements de plage restent ouverts toute l'année. Si la dépression de mercredi n'y a pas fait de dégâts, les vagues sont arrivées jusqu'aux terrasses des restaurants.
La Baule a tiré les leçons de la tempête de 2014
En janvier 2014, une tempête hivernale avait fait plus d'un million d'euros de préjudice et avait conduit à changer toutes les règles d'occupation de la plage. En même temps que l'attribution d'une concession à Véolia, l'ensemble des infrastructures ont été renforcées, avec par exemple des vitres qui ne doivent pas se déformer sous l'effet des vents violents ou des assauts de la mer.
Surtout, un système de prévisions dédiées à la baie de La Baule a été mis en place avec des experts de Météo France, qui analysent le risque de submersion marine. Pour mercredi, il était très élevé, avec une montée des eaux à 5 mètres 89. L'avertissement a donc permis à certains restaurateurs d'installer des merlons ou des planches de bois pour casser la force des vagues en amont.
Ce qui est nouveau, c'est de voir une tempête aussi forte survenir en plein été
Benoît Ringo, directeur de l'assainissement de la presqu'île de Guérande
"Ce qui est nouveau, c'est de voir une tempête aussi forte survenir en plein été", conclut Benoît Ringo, directeur de l'assainissement de la presqu'île de Guérande. Cependant, selon lui, "il est difficile de tirer des conséquences aujourd'hui en termes d'exposition aux risques et d'occurrence".
Depuis la tempête de 2014, La Baule n'a pas connu de nouvel épisode de submersion marine. Sur la page de la cagnotte de soutien, l'équipe de la Voile Blanche, le restaurant sinistré des Sables d'Olonne souligne cependant "ces marées de plus en plus dévastatrices et onéreuses".
