"Une volaille non produite est une volaille importée", la filière avicole essaie de relever la tête après le violent épisode de grippe aviaire qui a décimé les élevages des Pays de la Loire

Le grippe aviaire sévit de nouveau dans notre région. Le virus est diffusé par les oiseaux de mer. Les exploitations de Loire-Atlantique et de Vendée sont en partie placées en zone de contrôle continu. Dans ce contexte fragile, l'association nationale Interprofessionnelle de la volaille de chair (ANVOL) fait le point sur l'épizootie qui a durement touchée notre région et la hausse des coûts de production.

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Près de 2 millions de tonnes de volailles englouties en France en 2021. C'est 2,1% de plus qu'en 2020. Avec 28,5 kg par habitants, la France est le premier pays consommateur de viande blanche de l'Union Européenne, devant l'Allemagne.

Des chiffres encourageants mais pas de quoi s'époumoner non plus dans un grand cocorico. 

Aussi violente qu'inattendue, l'influenza aviaire a décimé les élevages, notamment en Vendée.

Les Pays de la Loire sont la 2e région productrice de volailles du pays. 23% de la production nationale de poulet et de dinde, 60% pour le canard à rôtir, 63% pour la pintade. On y trouve aussi  la plus forte concentration de sélectionneurs, d'élevages de reproducteurs et de couvoirs. 

860 foyers de grippe aviaire

Alors forcément, la filière ligérienne a souffert. 860 foyers de grippe aviaire comptabilisés en 6 mois, 12 millions de volailles de chair abattues. La perte de chiffre d'affaire est estimée à 500 millions d'euros au total, 370 millions en sortie d'élevage et 110 millions d'euros pour les activités d'exportation liées à la sélection et à l'accouvage.

L'interprofession souhaite donc s'engager pour renforcer la sécurisation de la production. 

"Il faut améliorer le plan de surveillance et de détection, adapter et renforcer la formation liée à la biosécurité des différents acteurs de la filière la filière", martèle Jean-Michel Shaeffer, président de l'Anvol.

Le canard à rôtir est une espèce qui a une excrétion symptomatique très différente des autres espèces. Elle peut excréter du virus sans que les animaux soient malades. "Donc oui, nous devons accentuer le système de biosécurité au niveau du territoire", confirme Guy Marie-Brochard, président du comité interprofessionnel du Canard à rôtir des Pays de la Loire

Pour le vendéen, les installations ultrasophistiquées ne suffisent pas : "le virus est aéroporté. Avec la transmission par les espèces sauvages on n'arrivera pas à l'empêcher de rentrer, il faut en fait l'empêcher de sortir. Pour cela, il faut un statut et contrôle hebdomadaire de nos élevages."

La vaccination, un dossier sensible

"La vaccination est en test notamment sur les canards, en France. Ailleurs en Europe, elle est en essai sur d'autres espèces, la poule pondeuse en Hollande, la dinde en Italie, l'oie en Hongrie. Ce n'est pas un dossier Franco-français, mais européen. Il faut que l'Europe se mobilise pour avoir une vue globale", rappelle Guy Marie-Brochard, avant de poursuivre : "Les éleveurs sont en phase d'attente. Après il y aura toute la période de mise d'autorisation sur le marché". 

Les coûts? "Aucune évaluation pour l'instant, mais c'est un sujet de préoccupation pour nous. Le prix sera fixé selon les règles de l'OIE, l'équivalent de l'OMS animale. Aujourd'hui il y aussi les règles de la manière dont on commerce. Avec le classement  en influenza aviaire, l'enjeu est fort. Dans ce débat là désormais l'Europe est unie", explique Jean-Michel Schaeffer, président de l'Anvol.

Un coût inchiffrable

"A cela, il faudra ajouter une politique de surveillance de l'efficacité du vaccin. Vérifier comment le virus continue ou pas de circuler. Ça, ça va avoir un coût inchiffrable pour l'instant.", ajoute-t-il.

"C'est une bagarre mondiale", précise Gilles Huttepain, vice-président de  la fédération des industries avicoles.

Les Brésiliens disent nous on est free de toute influenza aviaire. Le Canada et les Américains tenaient le même discours. Et puis ça leur est tombé dessus. Ils en ont partout. Il y a un moment où ça va basculer

Gilles Huttepain

Vice-président de  la fédération des industries avicoles.

"Quand vous êtes un pays mis à l'index avec influenza aviaire, vous ne pouvez plus exporter. En France l'exportation souche volailles de toutes les entreprises comme les couvoirs, c'est 1 milliards d'euros. On ne va quand même pas se priver d'un milliard d'euros si demain on est persona non grata via la vaccination", précise Gilles Huttepain.

Les chiffres à l'import explosent

Et les chiffres à l'import font grincer des dents. Sur 5 mois en 2022, 43% des volailles consommées en France -49% pour les poulets- sont importées contre environ 39% en 2021 et 34% en 2020.

De la viande en provenance de Pologne, de Belgique mais aussi et surtout d'Ukraine , +122% et du Brésil, 181%.

Il faut garder notre compétitivité au niveau national par rapport à notre production. Une volaille non produite est une volaille importée.

Jean-Michel Staeffer

Président de l'ANVOL

Si l'Anvol se dit globalement optimiste, les sources d'inquiétude sont tout de même nombreuses. Le coût de l'alimentation - qui représente 60% du coût total de la production-  reste pour les aviculteurs des Pays de la Loire et les autres, très élevés. Il a augmenté de 80% en deux ans ! 

Et toutes les charges augmentent : gaz, électricité, carburant. Pas franchement de quoi se remplumer. D'autant que la grippe aviaire semble désormais endémique. Elle n'a pas quitté la région de tout l'été. Des centaines de cadavres d'oiseaux de mer ont été retrouvés sur le littoral. En Vendée et en Loire-Atlantique des centaines d'exploitations ont été placées en zone de contrôles temporaire. Les animaux doivent être mise à l'abri et les éleveurs ont l'obligation de procéder à des contrôles hebdomadaires.

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