Après l'élimination de volailles dans une ferme du Calvados, la ferme de la Houssaye (Eure), déjà impactée par la grippe aviaire avec l'abattage de ses poulets, a vu ses canards être éliminés mardi 31 décembre.
C'est un nouveau coup dur dont Donatien Lavigne, gérant de l'exploitation de la ferme de la Houssaye à Epaignes (Eure), se serait bien passé.
Après l'abattage le 28 décembre dernier de ses poulets et pintades contaminés à la grippe aviaire, l'éleveur a aussi été contraint d'éliminer ses canards mardi 31 décembre, eux aussi infectés.
" Ce sont des mois de travail partis en fumée"
La voix claire mais les mots lourds, Donatien Lavigne assiste impuissant au ravage de la grippe aviaire sur son élevage.
"Au bout d'un moment, on est obligé d'avaler la pilule, on n’a pas le choix. Mais ça fait mal, à force on perd en motivation"
Donatien Lavigne, gérant de la ferme de La Houssaye (Eure) impactée par la grippe aviaire
En une semaine, l'éleveur a vu toute la partie volaille de son exploitation disparaître à cause de la grippe aviaire. Un cauchemar soudain qu'il a encore du mal à réaliser.
" Ça a commencé le 26 décembre. Sur mon site à la Poterie-Mathieu (Eure), j'ai retrouvé certains de mes poulets morts et j'ai directement donné l'alerte. Des tests ont été faits et le lendemain on me confirmait que mes animaux étaient contaminés, et puis le 28 ils étaient abattus. Pour les canards ça a été pareil : le 29 décembre on faisait des prélèvements, par précaution, et le 31 ils étaient éliminés."
Au total, Donatien Lavigne a perdu sur l'ensemble de son exploitation 15 000 poulets, 8 000 pintades et 8000 canards. Des nombres importants qui représentent surtout la disparition brutale de semaines de dur labeur.
" Ce sont des mois de travail partis en fumée mais bon, on réfléchit déjà à l'après pour ne pas se laisser aller. Mais c'est très dur, surtout parce que nos canards étaient vaccinés. Ils n'étaient pas malades mais restaient malgré tout porteurs du virus " confie-t-il.
Avec une perte financière estimée à deux millions d'euros pour la partie volaille de son exploitation, l'éleveur envisage déjà de se fournir avec des palmipèdes venus d'autres fermes pour maintenir son activité d'abattage et de transformation à flots durant les prochaines semaines.
54 communes toujours sous surveillance dans l'Eure
La situation de Donatien est par ailleurs crainte par les autres éleveurs des environs : la préfecture de l'Eure surveille actuellement attentivement 54 communes dans le département. Parmi elles, 8 se situent dans un rayon de trois kilomètres du cluster : La Poterie-Mathieu, Epaignes, Lieurey, La Noë-Poulain, Saint-Etienne-L'Allier, Saint-Georges-du-Vièvre, Saint-Siméon et Selles. Les 46 autres sont quant à elles localisées dans un rayon de 3 à 10 kilomètres aux alentours.
Une crainte qui pèse aussi sur les éleveurs du Calvados après la contamination d'une exploitation fin décembre.
Si des compensations financières sont possibles pour les agriculteurs dont les animaux ont été éliminés, Donatien Lavigne souligne toutefois qu'elles ne peuvent pas combler toutes les pertes économiques. "Ces aides se concentrent sur les dépenses autour des animaux, mais ne prennent pas en compte les autres dépenses extérieures comme l'entretien des bâtiments, etc."
Mais l'éleveur le reconnaît toutefois : malgré la perte de ses volailles, la vaccination reste un bon atout. "Mes canards étaient vaccinés mais étaient quand même porteurs. C'est vraiment frustrant parce que le vaccin n'empêche pas tout mais ça quand même énormément limité les contaminations en France."