La construction d'une usine d'hydrogène vert devrait débuter au printemps 2020 au pied du parc éolien de Bouin (Vendée). Ce projet H2Ouest, qui permettra à des collectivités des Pays de la Loire de se doter de véhicules fonctionnant à ce gaz en 2021, vient de recevoir le soutien financier de l'État.
Le projet H2Ouest se concrétise ! Ce 11 mars, le permis de construire un site de production d'hydrogène a été signé, chose inédite en Pays de la Loire. L'usine sera localisée à proximité immédiate du parc éolien de Bouin (Vendée) et produira au printemps 2021 de l'hydrogène grâce à l'énergie de ces hélices géantes implantées en plein marais breton.
Cet hydrogène vert permettra notamment de faire fonctionner des véhicules, dans un premier temps ceux de collectivités locales vendéennes, regroupées au sein du Syndicat départemental d'énergie de la Vendée (SyDev).
Des bus vendéens à hydrogène
Les agglomérations de La Roche-sur-Yon et des Sables-d'Olonnes se sont déjà déclarées intéressées pour se doter de bus fonctionnant à l'hydrogène; les municipalités de Challans et de Saint-Gilles-Croix-de-Vie souhaitent acquérir des bennes à ordures roulant grâce à ce même gaz. Les pompiers vendéens devraient se doter de quelques véhicules d'intervention à l'hydrogène et le Conseil départemental d'une flotte de voitures.Selon le calendrier actuel, la construction du site de Bouin devrait débuter au printemps 2020 et devrait produire de l'hydrogène un an après. Une station de distribution à destination des particuliers sera mise en service au même moment à La Roche-sur-Yon.
"Lors de la mise en service de ces éoliennes en 2003, nous avons signé un contrat de garantie d'achat, c'est-à-dire que nous étions obligés de vendre à EDF l'énergie produite par ce parc éolien et ce, pendant un 15 ans. Depuis 2017, nous sommes totalement libres d'utiliser cette électricité comme bon nous semble, relate Alain Lebœuf, président de Vendée énergie.
80 millions dédiés à l'hydrogène
La signature du permis de construire s'accompagne d'une autre nouvelle : le projet H2Ouest a été retenu dans l'appel d'offre de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), qui consacre en 2020 une enveloppe de 80 millions d'euros à 19 initiatives en faveur du developpement de la filière hydrogène en France. Parmi ces projets adoubés par l'Ademe, on retrouve aussi la flotte de huit bus Fébus mis en service dans l'agglomération de Pau."Les premiers courageux à vouloir acheter des véhicules dotés de piles à hydrogène doivent être aidés, estime Alain Lebœuf. Se doter de tels transports est un acte politique pour les collectivités, c'est d'autant plus compliqué de prendre cette décision en ce moment avec les élections municipales."
Hydrogène "vert" ?
Grâce à ce soutien de l'Ademe, le projet H2Ouest gagne en crédibilité. Les six acteurs qui le soutiennent, dont la Métropole du Mans et l'Automobile club de l'Ouest (ASO), organisateur des 24 heures du Mans, espèrent exporter cet hydrogène vert au delà des frontières vendéennes.L'immense majorité des stations-service à hydrogène déployées en France, notamment à Paris et bientôt au Mans, sont alimentées par de l'hydrogène "gris", c'est-à-dire produit à l'aide d'énergies fossiles. L'hydrogène "vert" produit sur le site de Bouin naîtra, lui, d'une l'électrolyse de l’eau par l'électricité issue de l'activité des éoliennes.