Qui pour reprendre Duralex ? Les salariés fixés sur leur sort ce vendredi 26 juillet

C'est ce vendredi 26 juillet que le nom du repreneur de Duralex sera connu. Mercredi 17 juillet, les trois projets de reprise ont été présentés devant le tribunal de commerce d’Orléans. La décision avait été mise en délibéré.

Les 228 salariés de Duralex, à la Chapelle-Saint-Mesmin dans le Loiret, seront bientôt fixés sur leur sort : le tribunal de commerce d'Orléans, après avoir longuement analysé mercredi 17 juillet, les trois offres de reprise, a mis en délibéré au 26 juillet sa décision sur le sort de l'emblématique verrerie française.

Salariés et organisations syndicales sont plongés depuis fin avril dans l'incertitude concernant leur avenir après le placement en redressement judiciaire de leur entreprise.

Trois offres de reprise sur la table

Parmi les trois offres, la proposition de Société coopérative de production (Scop), est la plus avantageuse en termes d'emplois. Elle est soutenue par 60% du personnel et portée par la direction du site. Cent-cinquante salariés de l'entreprise favorables au projet ont même déjà investi "500 euros de leur poche", selon la CFDT, syndicat majoritaire. "On a été déçus à plusieurs reprises, et là on se dit que c'est le moment ou jamais de prendre notre destin en mains", argue Suliman El Moussaoui, délégué CFDT de Duralex.

Cette offre prévoit le maintien de la totalité des emplois et a obtenu l'appui des élus locaux, dont celui de la région, qui a promis son soutien sous forme de garantie bancaire. La métropole d'Orléans a, elle, proposé de racheter le site de la verrerie, pour une somme évaluée entre cinq et huit millions d'euros, afin d'aider à convaincre les banques de financer le projet. "On a fait 14 versions de business plan pour arriver à la présentation qu'on a faite au tribunal", explique François Marciano, le directeur de site de Duralex. "Donc on espère et on croise les doigts pour que la Scop soit choisie."

La deuxième offre est celle de la SARL Tourres et Cie, détenue par Stéphanie et Adrien Tourres. Le couple possède deux verreries, Waltersperger (Seine-Maritime) reprise en 2018 et spécialisée dans le flaconnage de luxe pour la cosmétique avec une quarantaine de salariés, et La Rochère (Haute-Saône), qui compte une centaine d'emplois et travaille notamment pour les arts de la table.

Leur plan prévoit de conserver 183 salariés et envisage de "redynamiser l'entreprise" grâce à l'instauration de synergies techniques et commerciales au sein du groupe. "Cette société ne fait rien depuis 2018. Est-ce que vous connaissez beaucoup d'entreprises qui ne vendent que des produits qui ont été créés il y a 10, 20, 30, 50 ans ? Il n'y en a pas beaucoup qui survivent ! ", constatait Adrien Tourres à l'issue de l'audience.

Ce projet a les faveurs de la CGT, qui privilégie "l'accompagnement d'un industriel qui permettra de faire davantage bouger les choses" que le projet de Scop, qu'elle considère comme un "plan B".

La troisième offre émane de Carlesimo Investissements/GCB Investissements, groupe industriel familial qui possède deux fonderies, Navylest International, spécialisé dans les quilles en plomb pour les bateaux, et Lory International. Elle ne propose la reprise que de 125 emplois.

4 redressements judiciaires pour Duralex

Duralex est régulièrement confrontée à des difficultés financières depuis une vingtaine d'années. Après une nouvelle procédure de redressement judiciaire il y a trois ans, l'entreprise a subi la flambée des prix de l'énergie après l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, sauvée temporairement par un prêt de 15 millions d'euros de l'Etat.

En 2023, son chiffre d'affaires est tombé à 24,6 millions d'euros contre plus de 31 millions en 2022. L'entreprise, qui fut la fierté de la production industrielle française, qualifiée de "tour Eiffel de la vaisselle", est actuellement aux mains de la Compagnie Française du Verre, également propriétaire de Pyrex, qui l'avait reprise à la barre de ce même tribunal en 2021.

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