Dans votre foyer, vous triez ou tentez de diminuer vos déchets. Saint-Hilaire-de-Riez, commune du littoral vendéen, a carrément décidé de supprimer ses poubelles. Il n'y en a plus aucune dans l'espace public. Mais s'ils sont 12 000 habitants à l'année, ils sont 120 000 l'été.
Au premier coup d'oeil, rien de particulier à Saint-Hilaire-de-Riez. Et pourtant... Sur la plage, le remblais, en centre-ville, plus une seule poubelle publique. Elles ont toutes disparu début 2018.
Pas le choix donc pour les touristes ou habitants, ils doivent garder leurs déchets... et les ramener avec eux. La mairie ne veut plus de poubelles sur les plages ou dans la forêt, où tous les déchets étaient mis en vrac.
"Il faut juste ne pas oublier les sacs poubelle c'est tout", explique Cécile, une vacancière, "c'est une histoire d'habitude, je pense. Ce n'est pas si contraignant que ça".
Les bennes collectives sont accessibles par un badge
En un an, la municipalité estime avoir divisé par 4 sa quantité de déchets, décharges sauvages comprises.Un point reste à améliorer : que les bennes collectives, accessibles aux habitants sur présentation d'un badge, le soient aussi aux touristes de passage armés d'une carte bleue, ce qui n'est pas encore le cas.
Car les commerçants du bord de mer ont remarqué que nombre d'estivants, en quittant la plage, ont pris l'habitude de déposer leurs déchets dans les poubelles de leur commerce. Un geste qui alourdit la facture de retraitement des poubelles de ces professionnels.
Sur la plage, le snack de Laure et Tristan est en première ligne. Favorables au dispositif, ils ont dû afficher la couleur : ils ne traitent que leurs déchets.
Une mise au point nécessaire face aux demandes incessantes, surtout qu'il y a ceux "qui déposent leurs déchets avant qu'on ait le temps de réagir", précise Tristan.
Une mesure radicale, unique dans la région...
"On veut des touristes éco-responsables, éco-citoyens", nous expliquait en septembre 2018 Laurent Boudelier, maire, sans étiquette, de Saint-Hilaire-de-Riez, "on ne peut pas être juste de passage, être un client qui se sert des poubelles publiques, et repartir comme si de rien n'était."Et visiblement, les touristes et habitants ont pris le pli de conserver leurs déchets. Si certains emballages sont jetés sur le sol, les habitants reconnaissent qu'il n'y en a pas plus à traîner que les autres années. C'est le constat de Roger.Il faut aussi s'impliquer dans la gestion des déchets que l'on produit sur ce territoire - Laurent Boudelier, maire de Saint-Hilaire-de-Riez
Zéro poubelle, mais pas zéro critique. Sur internet, un groupe Facebook s'est créé pour demander leur retour."C'est propre ! En définitif, depuis qu'il n'y a plus de poubelles, c'est plus propre qu'avant - Roger 84 ans de vie à Saint-Hilaire-de-Riez