Ce dimanche 2 avril, débutait la 50ème édition du Mondial Football de Montaigu. Ce tournoi national et international réservé aux moins de 16 ans est un véritable évènement pour tous les jeunes footballeurs. Retour sur un demi siècle d’histoire.
Le Mondial de Montaigu réunit à la période de Pâques, les meilleures équipes de football des moins de 16 ans, de tous les continents.
Organisé par le Montaigu Vendée Football, Ce rendez-vous phare des jeunes footballeurs accueille pour cette édition 2023 trente équipes du 2 au 10 avril sur le stade Maxime Bossis mais également dans une quinzaine d'autres villes de Vendée.
Le Mondial de Montaigu attire aussi depuis des années des agents et des recruteurs qui viennent y dénicher les futures pépites du football.
Histoire du Mondial de Montaigu
Le tournoi de Montaigu est connu dans le monde du football de par son organisation logistique, un millier de bénévoles y gravitent sur le département, mais aussi pour les joueurs qui y sont passés et ont ensuite fait de prestigieuses carrières : Desailly, Deschamps, Anelka, Ronaldo, Mbappé…
La première édition date de 1973 et le tournoi s'appelait "Mini Coupe d'Europe de Football". 12 clubs étaient engagés avec déjà des noms prestigieux : le Bayern de Munich, l'Ajax d'Amsterdam, le RSC Anderlecht et, bien sûr, le FC Nantes. Un pari complètement fou entre copains emmenés par un Montacutain d'adoption, André Van Den Brink, d'origine néerlandaise.
"Il est clair que s'il n'y avait pas eu la personne de Monsieur Van Den Brink, qui a été le fondateur du tournoi, on ne serait pas là aujourd'hui à en parler, insiste Michel Allemand, président du Mondial de Montaigu et qui a fait partie de l'équipe qui a créé le tournoi. Il avait son fils qui jouait dans l'équipe minime de Montaigu. Il nous a emmené en 1972 en Hollande faire un petit tournoi et au retour, il nous a proposé ça. Dans la mesure où il avait des relations avec tous ces clubs-là Anderlecht, Bâle, Frankfort. Il travaillait dans l'export de chaussures. C'est comme ça que ça a débuté. Sans lui, on ne serait pas là."
André Van Den Brink a apporté aussi les premiers moyens financiers. Les jeunes étaient alors hébergés au collège Villebois Mareuil de Montaigu avec aussi les moyens d'une colonie de vacances de Saint-Jean-de-Monts.
"C'est là que tout à basculé !"
Au début, le tournoi se disputait sur le seul week-end de Pâques. La surprise fut énorme de voir près de 4 000 personnes payer leur place pour la finale du lundi. Impensable pour un match qui opposait deux équipes de minimes ! "C'est là que tout à basculé, dit Michel Allemand. Après, ça s'est enclenché."
La richesse de ce tournoi, Michel Allemand, a pu la constater au fil des éditions. On y a vu tout et son contraire, dit-il.
"Dans les premières années se souvient Michel Allemand, il y avait un joueur d'Anderlecht (Belgique) qui s'appelait Didier Electeur, il survolait le tournoi. Une classe extraordinaire. Je crois qu'il a fait une toute petite carrière à Anderlecht. Par contre, Ronaldo quand il est venu jouer à Montaigu, effectivement, on a vu une flèche sur le côté gauche mais dire qu'il allait faire cette carrière-là, c'était impossible ! Mbappé, il est venu avec Monaco, il avait deux ans de moins que ses coéquipiers, on a vu qu'il y avait de la vitesse mais personne n'aurait deviné. La valeur des joueurs à cette âge-là, c'est compliqué"
"Pour les jeunes, c'est un tournoi qui est renommé", estime Samuel Fenillat, directeur du centre de formation du FC Nantes. "C'est l'occasion pour les jeunes de se confronter à d'autres clubs réputés et de vivre ensemble une belle aventure", dit-il, même s'il regrette que trop d'agents viennent y faire leur marché et débaucher des jeunes.
Stéphane Ziani, aujourd'hui entraîneur de la réserve du FC Nantes, se souvient y être passé dans sa jeunesse. Il regrette de n'avoir pas gagné la coupe mais se souvient de bons moments.
"On se préparait toute l'année pour Montaigu"
"J'en garde un super souvenir, dit-il, comme tous les gamins qui participent à ce tournoi. Montaigu, c'était notre Ligue des Champions. A chaque fois, il y avait des très beaux plateaux. J'y ai découvert Christophe Dugarry (Bordeaux) qui était déjà un très bon joueur. On sait qu'il y a beaucoup de grands joueurs qui sont passés dans ce tournoi. C'est toujours le cas."
Stéphane Ziani sentait que des choses pouvaient se jouer sur ce rendez-vous, très médiatisé.
"C'était THE tournoi, sourit-il. On avait envie, on se préparait toute l'année parce que c'était Montaigu. C'était LE moment de la saison et de la catégorie. Tout le monde l'attendait avec impatience."
Dans la formation des jeunes joueurs, le Mondial de Montaigu avait aussi son importance. "C'était la première gestion émotionnelle des moments forts, reconnait Stéphane Ziani, beaucoup de public à chaque match, ça ressemble à des matches de pro donc ça a une importance dans ta construction."
Ce que confirme la gardien nantais Alban Lafond. Il y a seulement 8 ans, alors en équipe de France U16, il était passé par le tournoi de Montaigu.
" Ça m'a permis de franchir des paliers et d'être là où je suis aujourd'hui. "
Alban LafontGardien du FC Nantes
"C'est là où on apprend le football de haut niveau, déclare-t-il. A côtoyer les meilleurs de sa catégorie. J'en garde un très très bon souvenir. C'est pas une finalité mais c'est un tournoi important qu'il faut faire. Six mois après, je faisais mon premier match en ligue 1. C'est clairement un tremplin."
Alban Lafond conseille aux jeunes qui participent au Mondial de Montaigu, avant tout, de prendre du plaisir, de se donner à fond et de croire en leurs rêves.
Olivier Quentin avec Quentin Carudel et Damien Raveleau.