Altifort, une entreprise spécialisée dans le BTP est depuis le mois dernier la candidate officielle à la reprise de la société de robinetterie industrielle. Ce lundi 5 septembre, son PDG a rendu visite aux employés afin d'exposer son programme. Alors, quel avenir pour la société de robinetterie ?
D'emblée, la société française basée de l'Aisne a confirmé vouloir reprendre le site avec 100 des 130 salariés, chose qui avait été annoncée le mois dernier. La société compte en effet "sur 32 départs volontaires ou des retraites anticipées". Ses dirigeants, qui étaient sur le site aujourd'hui pour présenter leur projet au personnel, ont expliqué qu'ils n'étaient pas là pour préparer un futur plan social, mais un projet industriel pérenne, et "d'ici 5 à 10 ans, une perle de l'industrie de la région Hauts-de-France"
D'après Altifort, Pentair proposerait en effet à son repreneur 5,5 millions d'euros et un contrat de sous-traitance garantissant 80% de l'activité pendant 5 ans, charge ensuite à Altifort d'assumer son développement.
Altifort souhaite par ailleurs reprendre l'ancien nom du site, SAPAG. Enfin, le repreneur a annoncé qu'il espérait encore améliorer les conditions de reprise, notamment sur les clauses de non-concurrence actuellement demandées par Pentair.
Cette journée de présentation avait démarré par un coup de théâtre : le directeur du site a été mis à pied avant l'arrivée des deux représentants d'Altifort. Pentair reproche à Alain Désert, par ailleurs à la tête de l'offre de reprise en interne refusée jusqu'alors, des prises de positions trop radicales. L'homme a été raccompagné à la porte du site par les agents de sécurité et n'a pas assisté à la présentation du projet d'Altifort.
La société Altifort avait été sélectionnée, le 11 août dernier, par l'entreprise Pentair pour la reprise de son site de Ham (Somme), menacé de fermeture et où travaillent 132 personnes.
"Pentair a annoncé avoir sélectionné l'offre de reprise de la société Altifort et engagera prochainement une revue plus approfondie parallèlement à la poursuite des négociations avec Altifort en vue de parvenir à une transaction mutuellement approuvée", a indiqué le groupe Pentair dans un communiqué.
Néanmoins, à l'époque, Altifort ne prévoyait de ne reprendre que 100 salariés du site,
Selon Pentair, Altifort s'est aussi "engagé à contribuer à pérenniser le site de Ham par un plan d'investissements et le développement de son réseau commercial en lien avec Pentair". Une présentation détaillée de l'offre d'Altifort "a été remise au comité d'entreprise et à l'expert", a détaillé Pentair. Le projet de reprise sera soumis au vote consultatif du comité d'entreprise le 19 septembre.
Deux offres fermes étaient en concurrence pour la reprise du site. La seconde était une reprise en interne. Si les négociations entre Pentair et Altifort aboutissent, cette reprise évitera la fermeture de l'usine de Ham, située à une vingtaine de kilomètres de Saint-Quentin, qui devait initialement avoir lieu en juillet.
Altifort-Pentair, saga d'une reprise qui inquiète
Après l'annonce fin 2015 de la fermeture de l'usine, les organisations syndicales CGT-FO-CFDT avaient, dans un communiqué commun, fustigé "une décision inacceptable",soulignant que l'entreprise était "bénéficiaire avec des taux de marge à deux chiffres" présentant "un carnet de commandes au beau fixe" et avait bénéficié "d'aides publiques
très importantes".
Reprise annoncée de l'usine #Pentair de Ham: la Région #HdF aux côtés du repreneur et des salariés pour le maintien et le dvpt de l'activité
— Xavier Bertrand (@xavierbertrand) 10 août 2016
La direction avait également annoncé une réduction des effectifs sur les sites de Saint-Ouen-l'Aumône (Val-d'Oise, 55 emplois supprimés sur 100) et Armentières (Nord, 25 sur 245). Cette entreprise de robinetterie industrielle et de soupapes de sûreté nucléaire est une filiale du géant américain Pentair Valves & Controls (30.000 salariés dans le monde, 6,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2014).