La SAS Mia Electric a été placée en liquidation judiciaire pure et simple ce mercredi par le tribunal de commerce de Niort. Le constructeur de véhicules électriques employait 204 personnes à Cerizay dans le nord des Deux-Sèvres.
Mia Electric avait été placée en redressement judiciaire le 12 février dernier avec une période d'observation de six mois qui devait s'achever en août.
Au début de ce mois de mars, la présidente de Mia Electric, Michelle Boos, avait indiqué qu'elle avait réalisé un nouvel apport financier de 365.000 euros mais cela n'a pas été suffisant pour sauver Mia Electric. Le mandataire judiciaire explique dans son rapport que cette somme permet de payer les salires mais pas les charges et les dettes de l'entreprise.
Dans ce contexte, "aucune prolongation d'activité n'est envisageable" indique-t'il, car il les garanties bancaires n'existent pas et la trésorerie propre de l'entreprise ne permet pas de relancer la production qui est à l'arrêt depuis deux mois. La chaîne de montage est stoppé depuis décembre dans l'attente de pièces que les fournisseurs, qui n'étaient plus payés, n'ont pas livrées.
La procureure de la République de Niort a estimé que "depuis juin 2013, Mme Boos a pris un risque économique. c'est un échec."
Ségolène Royal à la recherche d'un nouveau repreneur
La liquidation judiciaire de Mia sonne comme un nouvel échec industriel pour Ségolène Royal, après la liquidation de l'équipementier automobile Heuliez en septembre 2013.Interrogée après cette annonce, Ségolène Royal a indiqué qu'elle était à la recherche d'un nouveau repreneur pour l'entreprise, la région Poitou-Charentes détient en effet 12% des parts de la société.
"Je regrette que la présidente de Mia Electric n'ait pas trouvé la trésorerie suffisante pour pouvoir continuer l'activité. C'est une nouvelle épreuve pour l'entreprise (...) dont "l'outil industriel (...) ne doit pas disparaître", a réagi Mme Royal, qui estime toutefois que Michelle Boos " s'est battue autant qu'elle a pu".
Une entreprise en difficulté depuis longtemps
Mia Electric, qui appartenait jusqu'en juin aux groupes allemands ConEnergy et Kohl, avait repris en 2011 l'activité électrique de l'ancien équipementier Heuliez, mais ses objectifs de vente n'ayant pas été atteints, elle avait déjà frôlé la liquidation judiciaire.Michelle Boos l'avait reprise en juin 2013 à travers un consortium d'investisseurs, Focus Asia, qui détient 88% des parts, les 12% restants appartenant à la région Poitou-Charentes.
Sur place à Cerizay, les salariés ont commencé à faire leurs cartons. Le liquidateur judiciaire qui doit les recevoir demain jeudi leur a demandé de quitter les locaux de l'entreprise avant 16h ce mercredi.
Ambiance étrange #MiaElectric ballet de #Mia entre parking et bureaux, les salariés font leurs cartons #liquidation pic.twitter.com/ULO8BCXS3W
— Tanguy Scoazec (@tanguyscoazec) 12 Mars 2014
Le reportage à Niort et Cerizay de Tanguy Scoazec et Laurent Gautier :